Les Cuma veulent créer 1000 emplois supplémentaires d'ici 2020
Les Cuma misent sur le développement de l'activité de groupement d'employeurs, facilitée par la loi Travail de 2016..
A mesure qu'il se réduit, l'emploi agricole devient de plus en plus salarié, et partagé. Symbole de cette évolution, l'annonce récente des «cumistes», lors de l'assemblée générale de la fédération nationale des coopératives d'utilisation de matériel agricole (FNCuma), à Paris le 30 mai : créer 1000 emplois supplémentaires au sein de leur réseau d'ici 2020. On compte actuellement 4 700 salariés parmi les 12 000 Cuma implantées dans l'hexagone. Les Cuma veulent augmenter leurs effectifs de salariés en surfant sur le développement de l'emploi partagé en agriculture (groupements d'employeurs, Cuma, services de remplacement...) ce qui représente 23 000 emplois actuellement. «C'est le seul domaine en développement dans le secteur agricole», estime le vice-président de la FNSEA, Jérôme Volle.
Année après année, les Cuma, dont la vocation première est l'utilisation en commun de matériels, ont été conduites à employer des salariés, maîtrisant des machines de plus en plus sophistiquées en raison des évolutions technologiques. «Les agriculteurs veulent un service de plus en plus complet et optimiser l'utilisation de leur matériel qui est de plus en plus high-tech», explique Cyril Jaquin, viticulteur en chargé de l'emploi à la fédération nationale des Cuma.
Depuis 2006, les Cuma ont même été autorisées à exercer une activité de groupement d'employeurs, c'est à dire, de mise à disposition de salariés dans les exploitations pour d'autres activités que l'utilisation du matériel des Cuma. Au départ, cette activité devait leur permettre de proposer des contrats à temps plein à leurs salariés, et ne devait pas devenir leur activité principale. La loi d'Orientation agricole de 2006 avait d’ailleurs limité cette activité à 30 % du chiffre d'affaires d'une Cuma. Puis la loi Travail de 2016 a permis aux Cuma de devenir groupement d'employeur «sans limite». Elles peuvent donc mettre leur personnel à la disposition de leurs membres sans limite relative à la masse salariale. «Il est important d'utiliser cette mesure comme un déclic», a lancé Cyril Jaquin à ses homologues lors de l’assemblée générale.
Chauffeurs, mécaniciens, voire secrétaires ou directeurs pour les plus grosses coopératives. Ou même bouchers, dans certains cas. Les profils de salariés de Cuma sont de plus en plus divers. Mais toutes les Cuma n'ont pas encore pris le chemin de l'emploi. Seules 1 600 d'entre elles emploient actuellement un salarié. «Le premier emploi est toujours le plus difficile», estime Cyril Jaquin.
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