dimanche 18 octobre 2015

Strasbourg entre dans les groupements d'employeurs par la grande porte de la Culture

extrait de Rue89

Frédéric Simon arrive de l’Est mosellan pour reprendre les rênes du Maillon, un théâtre en pleine ascension. Pour Rue89 Strasbourg, il détaille son projet, ses ambitions transfrontalières et la place qu’il entrevoit pour l’institution dans la future organisation territoriale. Objectif : basculer dans le XXIesiècle.


« Un groupement d’employeurs, pour mobiliser des compétences »

On n’aime pas les autres structures par décret, il faut qu’il y ait des affinités humaines ou des objectifs communs. Ce groupement d’employeurs devrait permettre, sur l’agglomération et l’Eurométropole, de mobiliser des compétences essentielles quand le besoin s’en fait sentir.
Nous sommes bien dans l’idée d’y inclure des maisons à vocation socio-culturelle ou sociale, et d’y croiser des exigences communes. Nous allons aller au-delà des cercles où on ne s’appelle que par les prénoms, où tous ceux qui ne comprennent pas de qui on parle sont exclus de la conversation. L’idée est plutôt d’avoir le même vocabulaire. Lors de mon expérience en Lorraine, pour partager des expériences communes en milieu rural, on allait voir des spectacles ensemble, pour ensuite en discuter ensemble. On pouvait alors échanger des points de vue sur un objet commun.

« Re-tricoter de l’entregent, y compris au niveau local »

Le groupement d’employeurs sert aussi à ne pas tordre trop le Maillon, dont ce n’est pas la mission principale. Cette solution, qui a l’air d’être purement technique, est souvent la vraie porte de la coopération.
J’aimerais bien que dans ce groupement il y ait une cellule « Europe », une cellule « Éducation artistique » et une cellule « Productions ». Cela implique des gros volumes d’activité que personne ne peut maîtriser seul. L’ingénierie européenne, aucune structure n’en a besoin de manière permanente. Par contre, on voudrait tous être ou chef de file ou rentrer dans des projets européens, qu’ils soient transfrontaliers comme l’Interreg dans le Rhin supérieur ou plus largement en transnational. C’est très gourmand en temps, et on aboutit toujours à la conclusion « on n’a pas le temps de faire ça ».
Pour aller plus loin, pour re-trictoter de l’entregent, y compris au niveau local, il faut qu’on puisse avoir plus d’heures. Ces heures là, on peut les gagner en inter-maisons, en inter-structurel.
 Est-ce que ça implique des moyens supplémentaires sur ce groupement d’employeurs ?
Frédéric Simon : Les moyens supplémentaires pour faire vivre un groupement d’employeurs sont des moyens discrets, c’est à dire que ce sont des moyens qui sont liés à des projets. Il y a deux façon d’analyser nos budgets : le fonctionnement, qui est le socle et le budget basique, et de temps en temps nous avons une mission extra-territoriale ou sur des publics spécifiques et là nous avons des moyens supplémentaires. La plupart du temps, ces moyens, on les absorbe dans le fonctionnement. Cela implique un transfert d’énergie du personnel sur ces projets au détriment du fonctionnement. Cela fatigue la maison.
Plutôt que de fatiguer les maisons, prenons cet argent et affectons-le. Sans réinjecter cet argent dans le fonctionnement, on l’attribue à une autre structure, une partie de structure, qui prend en charge ce surcroit de moyens et de travail à faire. Ce n’est donc pas une ponction sur un budget qui est déjà sur l’os, c’est plutôt saisir l’occasion d’opportunités pour travailler les choses différemment.

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