Les groupements d’employeurs sont-il une branche professionnelle ? Ont-ils la capacité à négocier des accords conventionnels ?
Ces questions animent les débats depuis plusieurs années et la
dernière négociation paritaire nationale interprofessionnelle sur le volet « groupement
d’employeurs » de la Loi Cherpion a ranimé un peu plus la discussion. On
se souvient en effet que les groupements d’employeurs n’avaient pu être présents
ou réellement représentés pour cette négociation qui a failli tourner à notre
désavantage sous la pression du lobby de l’intérim et qui s’est finalement
terminée par une absence d’accord.
Quel est l’état des lieux ?
Tout d’abord il convient
de rappeler qu’à l’heure actuelle la
principale organisation représentant les groupements d’employeurs est de loin la Fédération Nationale des Groupements d’Employeurs
Agricoles et Ruraux (FNGEAR) qui rassemble de
nombreuses structures : 21 Fédérations Départementales des Groupements
d’Employeurs Agricoles (et Ruraux), et 2 Fédérations Régionales ;
Elle s’adresse à tous les groupements d’employeurs appliquant une convention collective agricole qui sont au nombre de 4036 (chiffre 2008 de la MSA et en constante progression). La FNGEAR représente aussi bien des groupements multisectoriels ruraux que des groupements d’employeurs et même des GEIQ par ailleurs adhérents au CNCE-GEIQ. Cette structure est totalement imbriquée dans la FNSEA (1er syndicat d’employeurs agricoles) et ne peut participer à des négociations paritaires nationales interprofessionnelles dont le champ agricole est systématiquement écarté. En effet les principales organisations syndicales (MEDEF, CGPME, UPA et les 5 organisations syndicales de salariés) ne peuvent légalement pas conclure des accords ayant une portée sur le champ agricole qui est par nature distinct et qui obéit à ses propres règlent conventionnelles.
« Service de Remplacement France » qui regroupe 470 groupements d’employeurs labélisés « services de remplacement » est aussi représenté par la FNSEA.
Elle s’adresse à tous les groupements d’employeurs appliquant une convention collective agricole qui sont au nombre de 4036 (chiffre 2008 de la MSA et en constante progression). La FNGEAR représente aussi bien des groupements multisectoriels ruraux que des groupements d’employeurs et même des GEIQ par ailleurs adhérents au CNCE-GEIQ. Cette structure est totalement imbriquée dans la FNSEA (1er syndicat d’employeurs agricoles) et ne peut participer à des négociations paritaires nationales interprofessionnelles dont le champ agricole est systématiquement écarté. En effet les principales organisations syndicales (MEDEF, CGPME, UPA et les 5 organisations syndicales de salariés) ne peuvent légalement pas conclure des accords ayant une portée sur le champ agricole qui est par nature distinct et qui obéit à ses propres règlent conventionnelles.
« Service de Remplacement France » qui regroupe 470 groupements d’employeurs labélisés « services de remplacement » est aussi représenté par la FNSEA.
Les
autres structures nationales qui représentent des groupements d’employeurs sont :
- Le CNCE-GEIQ avec près de 150 GEIQ pour 5400 contrats de travail en 2011
- Le CNCE-GEIQ avec près de 150 GEIQ pour 5400 contrats de travail en 2011
- L’UGEF avec
environ 150 adhérents plutôt orienté sur les groupements multi-sectoriels ou de
branches n’appartenant ni au champ agricole ni aux GEIQ
- La Fédération
Nationale Sport et Loisir qui regroupe 79
associations départementales et apporte ses services aux 251 groupements d’employeurs
"Sport - Animation - Education Populaire"
Mis à part la FNGEAR
représentée par la FNSEA, aucune de ces structures n’est constituée sous forme
de syndicat d’employeurs habilité à
négocier des accords conventionnels.
Dernier arrivé dans ce patchwork national :
le Syndicat
National des Groupements d'Employeurs Multisectoriels. Animé par deux Directeurs de groupements, Thierry CHEVALLEREAU (GE Mode d’Emploi à
Naintre dans la Vienne, en photo) et Monique GAUTHIER (GE/GEIQ Pass Emploi dans le
Lot et Garonne, en photo) ; il est organisé
sous la forme légale d’un syndicat d’employeurs. Cette nouvelle structure « nationale »
basée à Naintre (Vienne) a été créée en juillet 2012 et compte actuellement moins
de 10 adhérents.
Un tel syndicat peut-il ou non représenter les GE au niveau national ?
Est-il représentatif pour négocier des accords ? Quels groupements pourrait-il
valablement représenter ?
En
réalité la question n’est pas là. Il faut d’abord se demander si les
groupements d’employeurs sont une branche professionnelle ayant qualité pour
négocier des accords conventionnels. La réponse est bien évidemment NON. L’intérim
est devenu une branche grâce à la volonté des organisations syndicales
patronales et syndicales qui ont signé plusieurs accords nationaux
interprofessionnels (notamment celui du 24 mars 1990) qui ont été ensuite
repris dans le code du travail. Ce n’est pas le cas des groupements d’employeurs qui
sont nés par la volonté du législateur et qui ont la particularité de devoir
adhérer à une seule convention collective à laquelle ils sont rattachés pour
déterminer la branche professionnelle applicable.
Indépendamment
de la question centrale de la qualité à négocier des accords, se pose néanmoins
la question de la représentation pratique des groupements d’employeurs. Contrairement à
l’intérim les groupements d’employeurs partent depuis des années en ordre
dispersé et émiettent leurs moyens en une multitude de structures d’obédience et
sensibilité différentes aux échelons nationaux, régionaux ou départementaux. C’est
dommage car il en résulte une énorme perte d’efficacité.
A quand
des assises nationales des groupements d’employeurs (sous toutes leurs formes) qui permettraient à tous de
se rencontrer, d’apprendre à se connaitre, à dépasser les clivages et à tenter
un avenir commun ? Beaucoup le
souhaitent mais quasiment tout le monde reste sur la défensive. ..
Votre article est semble t-il prémonitoire...
RépondreSupprimerDeux ans après la situation n'a pas évolué et s'est même encore un peu plus brouillée
Au train où vont les choses il y aura bientôt plus de CDI mis à disposition par les sociétés d'intérim que par les groupements d'employeurs qui sont globalement incapables de sécuriser leur cadre légal et de modéliser leur fonctionnement de manière efficace, mis à par le secteur agricole