Cessons de nous étonner du taux de chômage record de la France et sur le déclin annoncé et parfois bien tangible de nos groupements d'employeurs !
Les rigidités du marché du travail et les crispations que suscitent tous les projets de réforme relèvent déjà d'une époque révolue. Celle durant laquelle l’emploi salarié à temps plein, à durée indéterminée; sinon à vie, tous concentrés en un même lieu et travaillant aux mêmes heures, a vécu.
La lutte pour préserver ce modèle ne fait qu'accroître la rente de situation de quelques « inclus » au prix d'une exclusion croissante des autres, d'une dislocation du tissu social et d'un déclin économique inéducable.
Regardons comment ont fait les autres, notamment les Allemands et les Danois: les premiers sous l'impulsion du chancelier Gerhard Schröder; les seconds en instaurant un système de "flexisécurité" assorti de mesures sécurisant les parcours professionnels.
Constatons surtout que, désormais moins de 50 % des Français en emploi travaille encore sur le modèle économique de la semaine de cinq jours dans la tranche de 8 heures à 18 heures. Les autres bénéficiant d'un emploi, en CDI ou en CDD, à temps plein ou partiel, travaillent le dimanche, la nuit, en horaires décalés. Qu'en sera-t-il demain ?
Comme le dit le sociologue Jean Viard; la société est désormais celle de la mobilité spatiale, temporelle, professionnelle, personnelle. Elle est marquée par une désynchronisation croissante des lieux et des temps de travail, par une interpénétration croissante de toutes nos activités, l’essor du travail nomade et à distance, l’imbrication du réel et du virtuel.
Et si, comme l’annonce un grand nombre d’experts, les technologies numériques et la robotisation entraîneront à l’avenir la destruction de près de la moitié des emploi ?
Dans ces bouleversements du marché du travail déjà intervenus et surtout à venir, les Groupements d'Employeurs peuvent jouer un rôle majeur pour permettre l'adaptation de l'emploi à cette réalité, avec de nouvelles formes qui croisent à la fois les notions de salariat et non salariat (comme le fait déjà le portage), de multi-activité, de flexisécurité, de télétravail ou de formation et de qualification tout au long de la vie.
Encore faut-il que les groupements puissent se faire entendre, exposent collectivement des projets novateurs, fassent preuve d'une vision commune à long terme et de modernité...plutôt que de faire la petite "guerre d'obédiences" à laquelle nous avons malheureusement assisté en 2014.
En 2015, prenons de la hauteur !
Tous mes vœux pour cette nouvelle année.
Cédric Ruellan
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