vendredi 30 janvier 2015

Retour d'expériences: Progressis envisage de dépasser le cap des 100 adhérents

Créée en juin 2006, l’association Progressis, groupement d’employeurs sur la Normandie, est à elle seule une véritable PME de 45 salariés (40 ETP). Présente demain sur le salon Explor’Emploi de Caen, elle entend bien faire la promotion d’une nouvelle façon d’envisager un avenir professionnel…

Et si l’une des solutions de l’épanouissement d’un salarié passait non pas par un CDI au sein d’une entreprise, mais par un CDI au sein de plusieurs entreprises ? Telle est l’équation proposée par l’association Progressis. C’est en 2006 dans l’Orne que ce groupement d’employeurs a vu le jour. « Pour répondre à une problématique d’entreprises », souligne Jean-Luc Connan, à l’origine du projet et aujourd’hui directeur de la structure. « Il s’agissait d’entreprises du secteur agroalimentaire, soumises à une forte saisonnalité et qui souhaitaient conserver la compétence de leurs intervenants sans pour autant pouvoir leur offrir du travail toute l’année… ».

Neuf années plus tard, Progressis compte quelques 70 entreprises adhérentes, séduites par cette approche encore trop méconnue du monde du travail. Pour l’entreprise, le recours au l’emploi partagé, c’est avant tout l’opportunité d’accéder à des compétences indispensables à leur bon développement, mais dont le coût à temps plein peut faire peur. « Beaucoup de PME dont le chef d’entreprise est souvent l’homme à tout faire peuvent avoir besoin d’un responsable qualité, d’un comptable ou d’un conducteur de ligne. Sauf qu’un recrutement à temps plein étant souvent jugé trop risqué, beaucoup renoncent à embaucher », explique Cécile Chappey en charge du développement de Progressis pour le Calvados.

Sachant qu’un nombre considérable de salariés cherchent par ailleurs à briser la monotonie de leur quotidien professionnel, assurer une mise en relation des deux était évident. Si ce n'est que Progressis ne se contente pas d’une simple mise en relation. « Nous sommes l’employeur de ces salariés que nous présentons aux entreprises. Mais à la différence d’une mission en intérim, les entreprises doivent s’engager dans la durée et devenir adhérentes de l’association », ce qui au final, permet d’imposer des droits et des devoirs entre les deux parties.

Présente essentiellement dans l’Orne pour des raisons historiques, puisque l’entreprise est née sur le territoire d’Alençon, Progressis est également implantée dans le l’ouest et le sud de l’Eure (Bernay, Verneuil-sur-Avre), mais également dans le Calvados où elle a ouvert une délégation l’année dernière, avec des bureaux à Lisieux et Colombelles, pour le secteur de Caen. « Nous estimons qu’il existe un potentiel d’une soixantaine d’entreprises sur le secteur de Caen pour qui l’emploi partagé peut être une solution de développement », indique Cécile Chappey. Et d’ici à deux ans, l’association espère bien franchir le cap symbolique des 100 adhérents.

Faire œuvre de pédagogie

En renouvelant sa présence sur le salon Explor’Emploi, organisé demain à Caen, l’association Progressis entend également faire la promotion de ce nouveau mode de travail. « Un salarié Progressis est un salarié comme les autres. La seule différence est que sa semaine de travail est organisée différemment, 2 jours chez l’un, 3 jours chez l’autre. Par ailleurs, nous veillons toujours à ce que les deux entreprises ne soient pas trop éloignées du domicile du salarié, qui est le point de départ de notre recherche, soit une moyenne de 30 minutes », détaille Cécile Chappey. Seules comptent la motivation… et la mobilité

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