jeudi 18 mars 2010

Première création d'un Groupement d'Employeurs Régional :la FNSEA compte jouer un rôle de leader dans l'emploi en zone rurale

Le groupement régional d’employeurs (GER) vient d'acquérir une existence officielle. Né d’une initiative de la Fédération Régionale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FRSEA), ce projet implique de nombreux partenaires (institutions, collectivités locales, interprofessions, OPCA…). Il permettra de fédérer les besoins de main d’œuvre des agriculteurs et d’autres secteurs d’activité pour créer des emplois stables.

Ce groupement d'employeurs régional marque un virage important dans l'approche des GE par le monde agricole. Pendant de nombreuses années les GEA se sont développés sur le mode " un GEA = un salarié partagé par trois ou quatre exploitants agricoles". Puis les Services de Remplacement sont devenus des GEA tout comme les Coopératives d'Utilisation du Matériel Agricole qui emploient du personnel. La Fédération Nationale des Groupement d'Employeurs Agricoles (FNGEA ,qui compte plus de 5 000 GEA adhérents et plus de 15 000 salariés) a senti le besoin de raisonner plus largement est s'est transformée en FNGEAR avec un "R" comme rural.

La mise en place de ce premier groupement au niveau régional semble donc être l'aboutissement d'une démarche dans laquelle la FNSEA compte jouer un rôlerde leader dans l'emploi en zone rurale.
Le 16 décembre avait lieu à Besançon l’assemblée générale constitutive du GER. Réunis pour l’occasion, les membres fondateurs et partenaires sont venus entériner les statuts de la nouvelle structure. Depuis plusieurs mois la FRSEA travaillait sur ce projet, emmenée par un producteur du Jura, Gilles Duquet, à l’origine de cette initiative. Cet éleveur connaît bien les problématiques liées à l’emploi : il est lui-même adhérent du groupement d’employeur de son département ainsi que du service de remplacement et s’investit depuis plusieurs années sur le sujet : « je suis certain que ce groupement permettra de répondre aux besoins de mes collègues exploitants, nous avons tous une charge de travail importante, avec la diminution du nombre d’actifs agricoles, et pour la plupart nous n’avons pas la possibilité d’embaucher à temps plein ; dans un groupement d’employeurs on s’engage sur un nombre d’heures, une période donnée et on accueille un salarié juste le temps qu’il faut ». Dans le Jura, le groupement fonctionne depuis dix ans et les adhérents de tout type (communes, associations, maison de retraite, scierie…) sont satisfaits.

Des besoins déjà exprimés
Isabelle Mougin, coordinatrice régionale du GER, a présenté ensuite les résultats de plusieurs enquêtes effectuées par la FRSEA pour sonder différentes filières. Celles-ci ont répondu favorablement et ont déjà fait connaître leurs besoins en terme de main d’œuvre : « les horticulteurs par exemple ont fait savoir qu’ils étaient intéressés par le groupement d’employeurs car ils ont besoin de personnel au printemps et à l’automne, les exploitants adhérents au réseau “bienvenue à la ferme’’ qui accueillent des touristes sur leurs exploitations ont quant à eux des besoins durant la période estivale » Même écho positif du côté des maraîchers… La FREDON, qui aura besoin d’agents de lutte contre le campagnol terrestre, a aussi l’intention d’utiliser le GER. Ces enquêtes ont permis de faire ressortir des besoins clairement exprimés et ce n’est qu’un début. Autre point fort mis en avant par plusieurs partenaires, ce groupement permettra de fidéliser et de professionnaliser les salariés, via des formations spécifiques : conduite d’engins, désherbage, mécanique, etc… « Rendez-vous dès janvier 2010 : notre prochain conseil d’administration, le 11 janvier, sera le point de départ des 45 réunions organisées dans tous les secteurs de la région pour recenser les besoins et proposer des réponses. » invite Gilles Duquet lors de son intervention. Pour Thierry Chalmin, président de la FDSEA 70 « nous avons intérêt à associer pleinement les collectivités locales : les communes et les communautés de communes ont aussi des besoins de main-d’œuvre réguliers. » Guy Ciron, président de la MSA insiste pour sa part sur le volet ‘’prévention des risques’’ : « On sait que les personnes débordées ont souvent des accidents et des problèmes de santé, nous ne pouvons qu’encourager ce type d’initiative. » Gilles Duquet confirme « avoir un salarié sur son exploitation, au-delà des aspects économiques, est un élément de sécurité physique et psychologique, qui permet par exemple de rompre des situations d’isolement. »

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