vendredi 13 mai 2011

Négociations difficiles sur l'alternance et les groupements d’employeurs

Aiguillonnés par les députés, le patronat et les syndicats ont ouvert hier le dossier de la réforme de l'alternance. Ils se retrouveront le 14 juin sur la question des groupements d’employeurs.

ECRIT PAR Leïla de COMARMOND

Ils se sont fait forcer la main pour ouvrir le dossier. Il a fallu le dépôt par des députés UMP d'une proposition de loi intégrant les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy sur l'alternance et les groupement d’employeurs pour que les partenaires sociaux se décident à mettre le sujet sur la table dans le cadre de leur négociation sur l'emploi des jeunes. Hasard du calendrier, cela a été fait hier, au moment où le Conseil des ministres actait dans le projet de loi de Finances rectificative le relèvement des contraintes d'embauche d'apprentis, assorti d'un système de malus pour les entreprises n'atteignant pas le quota de 4 %.
Mais il va encore falloir quelques heures de discussions aux partenaires sociaux pour aboutir à un accord au vu de l'éloignement des positions. Hier, le patronat a en effet remis sur la table un projet de texte qui a suscité une levée de boucliers unanime des syndicats contre des propositions jugées « choquantes ».
« Nombreux malentendus »
La palme est revenue selon eux à la demande du Medef de permettre d' « harmoniser » le rythme de l'alternance et les horaires de l'entreprise. « Voudrait-on faire travailler les jeunes en ‘‘trois-huit'' ? », a demandé Stéphane Lardy (FO). De nombreuses autres mesures ont aussi été fustigées, notamment le volet sur les stages. « Le Medef veut maquiller les stages pour les rendre acceptables », a dénoncé Gabrielle Simon (CFTC).
« Notre texte n'a pas suscité l'adhésion et l'enthousiasme des syndicats », a résumé, avec son art de l'euphémisme, le chef de file de la délégation patronale, Benoît Roger-Vasselin. « Nous avons décidé de revoir notre copie », a-t-il poursuivi, évoquant de « nombreux malentendus » et « certaines remarques pertinentes ».
Rendez-vous a été pris pour le 23 mai, onze jours avant la date limite de négociation fixée par les députés avant d'examiner la proposition de loi Cherpion. Le délai sera-t-il tenu ? Il est en tout cas déjà acquis que, sur un autre volet de ce texte, il ne le sera pas : patronat et syndicats vont se retrouver le 14 juin sur la question des groupements d'employeurs. Deux autres rendez-vous sont par ailleurs déjà fixés sur l'emploi des jeunes : les 5 et 11 juillet

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