dimanche 30 juin 2013

Négociation CDI intérimaire: le patronat espère conclure le 5 juillet




PARIS, 28 juin 2013 (AFP)- La négociation sur la création d'un CDI pour les intérimaires, prévue par l'accord sur l'emploi du 11 janvier, a fait un grand pas en avant vendredi et l'organisation patronale, dont les syndicats ont salué les "concessions", espère arriver à un accord le 5 juillet, a-t-on appris auprès des participants.
Pour échapper au renchérissement des cotisations chômage sur les contrats courts au 1er juillet, le patronat du travail temporaire a proposé d'ouvrir, comme dans certains pays européens, la possibilité d'un contrat à durée indéterminée (CDI) à une minorité d'intérimaires, ceux que la profession appelle "les mercenaires", les plus recherchés. La négociation doit aussi viser à améliorer plus généralement les durées d'emploi des salariés.

L'accord national interprofessionnel (ANI) sur la sécurisation de l'emploi, signé par trois syndicats (CFDT, CFTC et CFE-CGC) mais refusé par la CGT et FO, donne aux partenaires sociaux jusqu'au 11 juillet pour aboutir.

Les discussions entamées en mars, dans l'impasse mi-juin, se sont débloquées. "On a beaucoup avancé" et une nouvelle séance "que nous espérons conclusive" a été programmée vendredi prochain (Note CR : le 5 juillet), a indiqué à l'AFP François Roux, délégué général de Prism'emploi (ex-Prisme), l'organisme patronal de la branche du travail temporaire.

"On a pour la première fois senti une volonté d'aller de l'avant côté patronal", a commenté Manu Lecomte (CFTC), tandis que Gilles Desbordes (CFDT) estimait que "la négociation (était) enfin entamée".

"Le patronat a fait plusieurs concessions et nous avons son accord de principe pour supprimer tout ce qui aurait entraîné une déréglementation du travail temporaire", précise Michel Davril (CFE-CGC).

Cependant, tous les syndicats s'accordent à dire qu'"il reste encore des points d'achoppement", et pour M. Desbordes, "on ne peut pas présumer de l'issue de la négociation". La séance n'a permis d'aborder "qu'un tiers du texte", selon M. Davril.

Sur le volet CDI, le patronat a notamment renoncé à faire disparaître le délai légal de carence (imposé aux employeurs pour éviter que l'intérim ne remplace des emplois permanents). Les discussions semblent avoir aussi avancé sur les conditions de ce CDI (limitation des qualifications/tâches exigibles, compensations et possibilité de refus en cas de grand éloignement géographique).

Pour financer les périodes dites d'intermissions, le patronat propose de créer un Fonds de sécurisation des parcours et d'y reverser la prime de précarité (10%) habituellement versés aux intérimaires. Le fonds serait également abondé par une cotisation supplémentaire pour "augmenter l'employabilité" des intérimaires en général.

L'organisation patronale ne souhaite en effet proposer un CDI qu'à environ "3% des effectifs, soit 15.000 personnes", les plus qualifiées et recherchées. Pour les syndicats, l'enjeu majeur est "de sécuriser les parcours des 97% d'autres intérimaires", deuxième volet de la négociation, en augmentant leur durée d'emploi.

Prism'emploi propose d'y consacrer 0,03% de la masse salariale, en plus de l'effort de formation actuel, ce que les syndicats jugent "dérisoire".

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