Le phénomène va croissant depuis 2007. La démission et les fins de période d’essai en sont les principales causes.
CDI ne rime pas forcément avec stabilité de l’emploi. C’est ce que rappelle une étude récemment publiée par le ministère du Travail. Plus d’un tiers des contrats à durée indéterminée (CDI) signés en 2011, précisément 36,1%, ont été rompus avant leur premier anniversaire, pointe ce document. C’est 2,5 points de plus qu’en 2007 et cette part a constamment progressé depuis dans tous les secteurs, où de nettes différences se dégagent toutefois, avec 38,4 % de rupture dans le tertiaire, 32,7 % dans la construction et 23,3 % dans l’industrie.
La principale cause est la démission, qui a concerné 16,1 % des CDI signés en 2011, en particulier dans le tertiaire. La fréquence globale de ces démissions est toutefois en recul constant depuis 2007 (-1,7 point en cinq ans). « Dans un contexte conjoncturel difficile à partir de mi-2008, analyse l’étude, il est probable que les salariés aient été moins enclins à quitter délibérément un CDI ».
Fin de période d’essai
A l’opposé, et toujours selon un probable effet de la crise, le deuxième motif de rupture, la fin de période d’essai, est en constante progression. La part de CDI résilié avant un an pour ce motif a atteint 12,7 % en 2012, contre 9,8 % en 2007. Le tertiaire présente les cas les plus fréquents mais le phénomène est marqué partout, avec un doublement en cinq ans des ruptures à l’issue de la période d’essai dans la construction. Cela explique que les deux tiers des ruptures constatées interviennent au final dans les six premiers mois.
Les autres motifs de rupture sont bien plus limités et globalement stables ou en léger recul, avec 0,4 % de CDI rompus suite à un licenciement économique, 3,3 % après un licenciement non économique et 1,7 % suite à une rupture conventionnelle.
Autre enseignement : si aucune distinction nette entre hommes et femmes ne ressort, les moins de 25 ans sont de loin les plus concernés, avec près d’un CDI sur deux rompu dans l’année en raison de « mouvements de main d’oeuvre plus fréquents que pour leurs aînés ». Les compétences jouent également un rôle clef : moins d’un CDI de cadre sur cinq est rompu au bout d’un an, contre 42 % de ceux des employés qualifiés et 51,9 % de ceux des employés peu qualifiés. Les ouvriers, globalement dans la moyenne nationale, sont un peu plus protégés, avec en particulier des ruptures moins fréquentes en fin de période d’essai, a priori en raison de la pénurie de candidats sur certains postes
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