Le Président de la République a promis que les petites entreprises qui prendront des "apprentis mineurs" ne paieront "plus rien" sur ces emplois, à compter de la rentrée prochaine.
Alors qu'il était sur le plateau du Supplément, à l'occasion de ses trois ans de mandat, François Hollande a annoncé des "avantages" pour les petites entreprises qui prendront des "apprentis mineurs", promettant que celles-ci ne "paieront plus rien" sur ces emplois, à compter de la rentrée 2015. "Nous allons lancer une opération pour soutenir l'apprentissage", a affirmé le président, ce dimanche.
"Il y aura des avantages pour tous les employeurs, dans les toutes petites entreprises qui prennent un apprenti mineur, les plus jeunes, ceux qui peuvent être en décrochage scolaire", a-t-il déclaré. "Les employeurs qui font un travail formidable d'insertion, ils ne paieront plus rien sur l'emploi d'un apprenti", a indiqué M. Hollande, et ce "à partir de la prochaine rentrée scolaire", a-t-il précisé.
L'apprentissage souffre d'une image dégradée
Accessible aux jeunes de 25 ans et moins, l'apprentissage est une formation initiale qui alterne cours théoriques et périodes en entreprise. Le dispositif est jugé efficace pour l'insertion professionnelle des jeunes, mais souffre d'une image dégradée. Pour le rendre plus attractif, le gouvernement a lancé, à la rentrée 2014, une campagne de promotion et un nouveau régime d'aide aux entreprises.
Depuis le 1er septembre, les entreprises de moins de 250 salariés ont droit à une nouvelle prime de 1 000 euros minimum pour tout apprenti supplémentaire. Elle s'additionne à une prime déjà existante de 1 000 euros minimum par an et par apprenti dans les entreprises de moins de 11 salariés.
Malgré un nouvel arsenal d'aides, les entrées en apprentissage ont de nouveau baissé, d'environ 3 % en 2014, après - 8 % l'année d'avant selon la Dares, service des statistiques du ministère.
L'emploi "gratuit" pose une problématique nouvelle aux groupements d'employeurs
C'est une première en France. Le secteur marchand va pourvoir embaucher des jeunes ... gratuitement ...
Une solution inédite, même dans le secteur non marchand où la règle a toujours été de laisser à l'employeur une part plus ou moins importante du coût, modulée en fonction notamment de la difficulté d'insertion.
En procédant de la sorte on fragilise le contrat de professionnalisation fortement développé par les groupements d'employeurs et notamment les GEIQ. En effet, pourquoi payer les factures d'un groupements d'employeurs alors que le contrat d'apprentissage serait totalement gratuit en le concluant directement avec le jeune.
Autre problème: l'âge des candidats. Un employeur n'aura t-il pas intérêt à recruter un jeune de 17 ans "gratuit" plutôt qu'un jeune de 18 ans "payant". On mesure aussi tout le paradoxe de cette législation alors qu'à compter du 1er septembre 2015 les employeurs seront contraints de payer au minimum 15%
du SMIC pour tout stage de plus de 2 mois...sans être remboursé par l'Etat.
La difficulté d'une telle mesure, même si on l'espère favorable à la résorption du chômage, est qu'elle pose tout simplement la question de la valeur travail.
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