Comment les moins de 25 ans perçoivent le marché de l’emploi ? Une nouvelle étude vient apporter un éclairage intéressant sur la relation d’amour-haine qu’entretiennent les jeunes avec le monde du travail.
L’édition 2015 du baromètre « Les Jeunes et l’emploi » réalisé par Prism’ Emploi, qui regroupe les professionnels de l’intérim et du recrutement, montre bien le paradoxe de la jeune génération vis-à-vis du travail. D’un côté, de fortes aspirations et un investissement symbolique important dans la valeur travail, de l’autre, des espoirs déçus et un pessimisme qui s’accroit sur les perspectives de l’emploi en France.
Les jeunes pessimistes sur la situation de l’emploi
Un pessimisme largement entretenu par la sinistrose française au sujet des chiffres du chômage. Les moins de 25 ans s’inquiètent naturellement des débouchés après leurs études. 38% des étudiants déclarent être pessimistes à propos du secteur ou du métier auxquels ils se destinent. Pour les jeunes actuellement à la recherche d’un emploi, quasiment un sur deux (49%) se dit pessimiste sur la situation de son secteur ou de son métier. Et sur la situation de l’emploi en général, les jeunes sont encore moins confiants : 80% se disent pessimistes.
Et la part des jeunes pessimistes a même tendance à augmenter depuis les précédents baromètres. Les jeunes actifs ont aussi conscience que s’ils venaient à perdre leur emploi, ce serait très difficile d’en retrouver un. Enfin, face à ce constat sans appel et une situation de l’emploi qui obtient tout juste la moyenne d’après les jeunes, 60% des moins de 25 ans se disent prêts à quitter le pays pour trouver un emploi. Encore une fois, les perspectives professionnelles apparaissent comme meilleures au-delà de nos frontières. Ce n’est pas nouveau.
Le travail sert surtout à gagner de l’argent
Malgré cette vision lucide sur le marché du travail français, la vie professionnelle reste un élément important dans la vie des jeunes. Mais si le travail est la deuxième priorité des jeunes dans leur vie, devant les amis, il reste beaucoup moins important que la famille, la première valeur qui compte, et de loin. Et quand on regarde de plus près les motivations au sujet du travail, c’est d’abord un moyen de gagner de l’argent (pour 72% des jeunes) plus qu’un moyen de s’épanouir.
Qu’est-ce qui compte pour être heureux au travail ?
Et en ce qui concerne les critères qui contribuent à rendre les jeunes heureux d’aller au travail, leur vision est très pragmatique. La chose la plus importante est l’ambiance de travail, devant le niveau de rémunération, loin devant le contenu du poste lui-même et la sécurité de l’emploi.
La sécurité de l’emploi justement, est devenue une chose rare. Un jeune sur deux se verrait bien rester dans la même entreprise toute sa carrière. Un doux rêve qui est bien loin de la réalité du travail d’aujourd’hui où on change régulièrement d’employeur, de poste, voire de métier.
Un rapport au travail paradoxal
Face à cette vision utilitaire du travail, avant tout un moyen de gagner de l’argent pour partir en vacances, il y a quand même un paradoxe. Le rapport au travail des jeunes est très ambivalent, comme l’ont montré d’autres études auparavant. Ils disent n’en attendre qu’un salaire mais quand on leur demande si « réussir leur vie professionnelle est un objectif essentiel dans leur vie », ils répondent massivement oui à 86%. Pour ceux qui sont en poste, une nette majorité affirme prendre du plaisir à aller au travail le matin. Et moins d’un tiers seulement des jeunes en emploi ne voient pas l’intérêt de faire du zèle au boulot, d’en donner plus que nécessaire. Même si les jeunes sont conscients des difficultés du marché de l’emploi et de son fonctionnement, ils sont donc tout de même motivés pour réussir leur carrière. Malgré le pessimisme ambiant, ils en veulent toujours, c’est certainement l’enseignement le plus positif de ce baromètre.
Les jeunes ont une vision pessimiste du monde du travail, mais cette tendance est compréhensible. Aujourd'hui, même avec un excellent niveau d'étude, il est difficile de trouver un emploi stable et bien rémunéré. Le chômage chez les jeunes augmente encore et toujours et les perceptives d'avenir ne sont pas positives...
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