dimanche 15 novembre 2015

L'emploi repart grâce à l'intérim


Par Marie Bartnik 

Après une légère chute au premier trimestre, les effectifs salariés se sont redressés au deuxième trimestre, grâce au secteur tertiaire et à l'intérim.

Evolution en dents de scie pour l'emploi salarié. Cet indicateur, qui comptabilise les effectifs salariés des entreprises françaises, s'est redressé au deuxième trimestre 2015, alors qu'il avait légèrement chuté en début d'année, selon l'Insee. 27.300 postes supplémentaires ont été créés au cours de cette période, soit le meilleur résultat depuis le deuxième trimestre 2011. Ce sont essentiellement le tertiaire et l'intérim qui ont porté l'emploi. Ils ont créé à eux deux 47.600 postes, et l'intérim à lui-seul, 20.500. L'institut a par ailleurs revu à la baisse les pertes essuyées au premier trimestre, de 13.500 postes détruits à seulement 700.
Difficile cependant de percevoir une ligne directrice dans l'évolution globale des effectifs salariés depuis quelques mois: l'indicateur ne cesse de jouer au «yo-yo», baissant ou progressant alternativement chaque trimestre. En fin d'année 2014, l'emploi salarié avait par exemple, progressé de près de 20.000 postes après une hécatombe au troisième trimestre. Près de 50.000 emplois avaient été détruits, portant les effectifs salariés à leur niveau de... 2004.
Sur un an, la progression de ce trimestre ne suffit pas à sauver la tendance. Les effectifs salariés reculent légèrement, de 4200 postes, du fait de la morosité des secteurs de l'industrie et de la construction. Le secteur tertiaire est en revanche dynamique. Hors intérim, il a créé 67.000 emplois salariés depuis le deuxième trimestre 2014, dont 27.100 ce trimestre, dans la lignée des trois mois précédents.


Intérim en hausse

Les oscillations récentes des effectifs de l'emploi salarié sont en grande partie imputables à l'intérim, dont les effectifs sont très instables ces derniers trimestres d'après la comptabilisation qu'en fait l'Insee. La progression de l'intérim ce trimestre est ainsi consécutive à la destruction de près 9000 postes en début d'année. Les deux dernières hausses ou baisses consécutives des effectifs intérimaires remontent à 2013.
Pour la fédération des entreprises de l'intérim, l'évolution est en revanche plus franchement positive. Elle observe une hausse de l'emploi intérimaire de 2,6% au premier trimestre, une première après six trimestres consécutifs de baisse. Si cette tendance a légèrement faibli en juin, «les premières remontées du terrain pour le mois de juillet font apparaître une continuité du niveau de croissance, note Prism'emploi. Cette reprise est synchrone avec l'amélioration du PIB observée au 1er trimestre 2015: l'intérim permet aux entreprises de transformer instantanément tout surplus d'activité en emploi».
Si cette tendance se confirmait, elle représenterait une bonne nouvelle pour l'emploi, dans la mesure où les évolutions de l'intérim sont souvent annonciatrices de celles de l'emploi global dans l'Hexagone. En juin, le nombre de demandeurs d'emploi comptabilisés par Pôle emploi a augmenté, mais plus de dix fois moins que les mois précédents. Dans l'intervalle, Pôle emploi a cependant modifié sa méthode de calcul, ce qui relativise cette amélioration. En juin, 3,5 millions de personnes au chômage ne travaillaient pas du tout.

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