mercredi 6 avril 2016

La CGT revendique à ses conditions la création d'un groupement d'employeurs de dokers sur le port de Bordeaux




La remise en activité du terminal du Verdon sur port de Bordeaux, annoncée pour décembre 2015, se fait toujours attendre.
Des négociations laborieuses
Livraison de l’outillage en novembre, tests et certifications des engins seulement en début d’année, organisation des formations des dockers et grutiers... toutes ces étapes ont, certes, nécessité du temps.
Mais ce sont également des négociations assez laborieuses sur le transfert du personnel manutentionnaire qui ont mis à mal des prévisions optimistes de mise en activité du Terminal. Si le transfert des grutiers, par une mise à disposition du personnel de Bordeaux Atlantique Terminal, ne pose pas problème, celui des dockers demeure encore non acté. Un accord bilatéral (rémunération, déménagement de salariés à plus long terme…) est validé mais reste suspendu à un accord de principe sur la création d’un groupement des employeurs manutentionnaires du port.


Vers un groupement d'employeurs "organisationnel"

En effet, à ses débuts, le terminal du Verdon ne devrait générer l’emploi d’une cinquantaine de manutentionnaires que sur deux à trois jours par semaine. "D’où l’idée de ce groupement d’employeurs pour mutualiser les ressources, ma proposition d’embaucher directement une vingtaine de dockers ayant été rejetée", indique Pascal Reyne de la SMPA, plutôt favorable dans les faits à ce groupement
Fin octobre 2015, Europorte avait semble-t-il la clé de la relance du terminal à conteneurs au Verdon, porté par le Grand Port maritime de Bordeaux. Quatre mois plus tard, le projet est en panne et la société SMPA, prestataire pour Europorte de la partie maintenance, menace de claquer la porte. Le syndicat de dockers pointé du doigt n'entend pas endosser la responsabilité de la situation.
On l'annonçait imminent en octobre 2015. Finalement, le réveil du terminal à conteneurs du port du Verdon, après trois ans de sommeil, est toujours suspendu. 
Suspendu, pour certains des intervenants du Port, à la "position du syndicat CGT Dockers, qui a refusé de signer le protocole d'accord pour la mise à disposition du personnel." 
Suspendu, de fait, à la décision de l'initiateur du protocole, la société SMPA, prestataire, pour le compte d'Europorte, de la manutention des conteneurs sur le terminal du Verdon, qui ne souhaite pas modifier le contenu actuel du protocole d'accord sous "peine de mettre en péril la viabilité du projet" et qui menace de quitter Le Verdon.
Une situation qu'un intervenant résume ainsi :
"Les exigences financières de CGT Dockers sont énormes. Pour aller travailler au Verdon, les dockers demandent beaucoup plus qu'il y a trois ans. Cela rend le projet absolument non viable pour SMPA."
Pointé du doigt comme étant le "mauvais élève" de ce dossier, le syndicat CGT Dockers n'entend pas se laisser faire et avance ses arguments.
D'autres intervenants du Port estiment que ce qui bloque vraiment, c'est la volonté des dockers de voir se créer un groupement d'employeurs. 
"De quel droit le syndicat peut-il exiger la création d'un groupement d'employeurs pour conditionner sa signature du protocole ?", s'insurge l'un des employeurs.
Jérémy Barbedette. "Nous n'avons pas fait de cette création un préalable à la signature. Ceci étant dit, on nous a demandé en octobre dernier de plancher sur ce dossier en réponse à des problèmes de mésentente entre employeurs. Ce groupement d'employeurs pour le prêt des employés a fait consensus... et depuis, il ne se passe plus rien concernant sa création. Du coup, la signature du protocole d'accord nous sert aussi à relancer le sujet. Nous voulons que le principe de sa création à venir soit acté au moment de la signature", précise le secrétaire général de CGT Dockers. Rappelant au passage : "Encore une fois nous n'avons aucune intention de voir le dossier échouer, nous sommes prêts à signer un accord de place !"
Quoi qu'il en soit, le PDG de SMPA, Pascal Reyne, prévient dans les colonnes de notre confrère Le Marin (26 février) :  si l'activité ne démarre pas en avril prochain, SMPA se retirera purement et simplement du projet. 
Et il en sera fini, une nouvelle fois, du redémarrage du terminal du Verdon.
Ce blocage dont toutes les parties se rejettent la responsabilité est d'autant plus dommage que le dossier a des atouts. Le port de Bordeaux, avec ses 63.000 conteneurs/an, a déjà une vraie légitimité dans ce domaine... 
Un vent de gâchis souffle à nouveau sur les quais du port du Verdon, et le silence du ministre Vidalies sur le dossier n'est pas de bon augure.

Espérons qu'employeurs et dokers trouvent au final un accord et prenne exemple sur le le Groupement d'employeurs GEMFOS proche de Marseille qui est le plus bel exemple national de réussite d'un groupement d'employeurs en France:
Retour d’expérience : 401 dockers en CDI, partagés par 5 entreprises adhérentes du GEMFOS

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