dimanche 10 octobre 2010

Le bilan peu convaincant des groupements d'activité

Lancés en 2007, les groupements d'activité devaient faciliter l'insertion et l'accès à un emploi stable. Seuls deux projets ont été lancés, dont un a déjà pris fin. Mais le gouvernement veut poursuivre l'expérimentation

En dépit d'un bilan peu convaincant, l'expérimentation des groupements d'activité devrait être poursuivie en 2011. « On va relancer l'expérimentation, car elle est intervenue en pleine crise, au moment où les entreprises n'embauchaient plus. Elle n'a pas fonctionné mais on y croit encore », explique l'entourage de Marc-Philippe Daubresse, ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives à propos de ce dispositif social lancé en 2007 par Martin Hirsch, alors haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté.
Inspirés des groupements d'employeurs classiques et de ceux ciblés sur l'insertion et la qualification (GEIQ) mais dont ils diffèrent sur quelques points (leur forme légale et la nécessité de souscrire une caution au même titre que les entreprises de travail temporaire), ils devaient répondre à une double ambition : d'une part, anticiper les besoins d'embauche des entreprises et, d'autre part, faciliter l'accès à un emploi stable des personnes en difficulté d'insertion professionnelle. En leur proposant notamment dès le départ d'être embauchées via un CDI s'accompagnant systématiquement d'une période de formation. L'idée du dispositif étant d'aider ces personnes à stabiliser leur vie personnelle via leur intégration professionnelle.
Mais, à quelques mois de ce qui devait être la date-butoir de l'expérimentation (décembre), le bilan est des plus mitigés. Deux plates-formes ont été effectivement mises en place jusqu'à maintenant. La plus récente, celle d'Ametis Touraine, est en activité depuis février. Elle a recruté une trentaine de salariés en CDI en avril - pour un objectif d'une cinquantaine sur l'ensemble de l'année -, mais, pour l'heure, un seul salarié est effectivement employé et rémunéré à temps complet dans une société. Les autres sont toujours en phase de formation et donc employés certes en CDI mais par le groupement d'activité lui-même, qui se charge de leur verser un salaire équivalent du SMIC.

Expérience abandonnée

Quant à la première expérience, elle n'a vécu que deux ans en Loire-Atlantique. Créé au mois de juillet 2008 à Nantes-Saint Nazaire en collaboration avec le pôle de compétitivité EMC2, le projet a été arrêté en janvier. La crise a tari la majeure partie des projets d'embauche de la filière navale qui avaient été anticipés et qui devaient permettre la viabilité du projet. Officiellement, aucun bilan n'a été réalisé, mais, « du fait de l'absence de résultats en matière d'emploi mais aussi d'insertion, l'expérience a été très coûteuse pour la région, qui avait apporté des subventions », explique un des gestionnaires du projet.
Le gouvernement mise sur la reprise économique pour donner un second souffle aux groupements d'activité. De nouveaux projets devraient ainsi bientôt voir le jour - en Alsace et en Bretagne, notamment.

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