Les échos 24 octobre 2014
5.200 groupements d'employeurs émaillent le territoire. Le secteur répond au besoin de flexibilité des entreprises et à leurs difficultés de recrutement.
Un saisonnier pour la cueillette des fruits et légumes au printemps. Un comptable qui reste une semaine au moment de la clôture des comptes. Un cuisinier supplémentaire pour parer - juste quelques jours - au coup de chaud de fin d'année. Mais pas plus. Autant de situations qui poussent les entreprises, en quête de souplesse, à opter pour le partage du personnel. Les groupements d'employeurs (GE), nés en 1985 sous forme d'associations ou de coopératives, permettent de payer en fonction du volume d'heures de travail utilisées. « Comme la grande majorité sont des associations sans objectif de bénéfice, cela revient moins cher à l'entreprise que l'intérim », assure Philippe Benito, directeur de l'Union des groupements d'employeurs de France (Ugef). « Pour de nombreuses PME et TPE, cela marque l'opportunité de recourir momentanément à du personnel qualifié », ajoute-t-il. Et pour les salariés, un moyen de sortir de la précarité (puisque 80 % qui sont employés dans les GE le sont en CDI).
Selon l'Ugef, on compte aujourd'hui 5.200 groupements d'employeurs. Le phénomène est à la hausse. Faiblesse d'un secteur peu reconnu, il existe peu de chiffres officiels pour le corroborer. Mais les acteurs le confirment. Exemple parmi d'autres, un des poids lourds, le nordiste Alliance Emploi (400 adhérents, 30 millions d'euros de chiffre d'affaires), a vu le nombre d'heures facturées passer de 1 à 1,3 million d'heures en trois ans. Et le nombre de ses salariés est passé de 750 à un millier. Et rien qu'en Loire-Atlantique, 900 GE ont vu le jour depuis dix ans.
Hétérogène et fragile
Première raison de ce succès : la crise, qui a augmenté le besoin de flexibilité des entreprises. Autre facteur, les difficultés de recrutement grandissantes de certains secteurs. Enfin, les groupements d'employeurs ont élargi de manière efficace leur offre. « Nous ne sommes plus uniquement des pourvoyeurs de main-d'oeuvre. Nous mettons en place des formations pour nos salariés, nous accompagnons nos adhérents dans la définition de leurs besoins », explique Daniel Pottier, président d'Alliance Emploi.
Peu visible, la profession veut aujourd'hui peser davantage dans le champ des discussions réglementaires. La loi sur les 24 heures minimum des temps partiels - très pénalisante pour les groupements d'employeurs - a été le détonateur. Un nouveau syndicat a donc vu le jour le 5 septembre : la FNGE (Fédération nationale des groupements d'employeurs). Cette structure se rajoute au SNGEM (Syndicat national des groupements d'employeurs multisectoriels) créé il y a tout juste deux ans. « La multiplicité des acteurs est préjudiciable au moment où le secteur doit défendre ses intérêts », regrette Philippe Benito.
Car le réseau est pour l'instant hétérogène et fragile. Certains plaident pour la fin du modèle associatif. « Ceux qui veulent grossir ont du mal à obtenir des prêts bancaires », regrette Isabelle Le Faucheur, présidente de la FNGE, qui défend l'idée de société coopérative d'intérêt collectif (SCIC). Même chose pour la solidarité financière, qui consiste à faire éponger les dettes par tous les adhérents. « Certaines entreprises hésitent à adhérer. Elles n'ont pas envie de payer les erreurs des autres », explique Isabelle Le Faucheur. Preuve que le secteur suscite l'attention, l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) lance en octobre, en partenariat avec Pôle emploi, l'Apec et la CGPME, une étude pour mieux prendre le pouls du phénomène
Un article qui est loin de faire la promotion des Groupements d'Employeurs ! c'est vraiment dommage....
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