jeudi 2 juin 2016

Portrait : France JOUBERT, un syndicaliste ardant promoteur des groupements d'employeurs

lanouvellerepublique.fr

La biographie de l’ancien secrétaire régional de la CFDT et créateur des premiers groupements d’employeurs vient de paraître. Rencontre.
Cheveux et moustaches en bataille, éternelles sandalettes au pied, il a été pendant des années sur tous fronts sociaux. Dans la Vienne et en Poitou-Charentes, France Joubert a porté haut les couleurs de la CFDT. Il en fut le secrétaire régional pendant vingt ans et a même siégé au bureau national pendant trois ans. Réformiste dans l'âme, il a été à l'origine des groupements d'employeurs et fut l'un des ardents promoteurs du dialogue social bien avant que d'autres en fassent leur mantra.
Précurseur, France Joubert ? Lui qui n'a de cesse d'ouvrir les portes a accepté un drôle de cadeau d'anniversaire lorsque ses proches ont décidé de lui offrir sa biographie. D'abord hésitant, il a fini par accepter de raconter « ce qui a été le cœur de [sa] vie, cette passion pour le combat collectif, pour la liberté, pour toutes les libertés, loin des subordinations aux " grandes " idées, aux théories et aux dogmes ».
Le livre issu des entretiens qu'il a eus avec Claude Aumon, entre novembre 2014 et février 2016, vient de paraître aux éditions La Libraire des Territoires. " Une vie de combat syndical à la CFDT " est à son image : foisonnant. Il raconte le gamin né après la Libération à La Peyratte et qui a grandi à Parthenay. « Une enfance à cloche pied »avec quatre frères entre école catholique et patro, mère au foyer et père fonctionnaire qui adhère au MRP et à la Confédération française des travailleurs chrétiens : « On n'était pas riches. On était solidaires par obligation ».
Service militaire, premiers boulots, premières injustices, premières révoltes… 68 fait voler les carcans en éclats et France Joubert est l'un des premiers à pousser la porte de la toute jeune CFDT, syndicat laïc qui bouscule les dogmes avec culot et imagine d'autres façons de militer. Terreau fertile pour un adhérent bouillonnant d'énergie et d'idées.
France Joubert est bientôt de toutes les luttes et de tous les grands débats sociaux, dans la Vienne puis dans la région. Itinéraire commencé avec Edmond Maire et qui croise ceux des Chérèque, Kaspar et autres Notat. Mais plus que dans les grands-messes et les instances nationales, c'est sur le terrain qu'il s'épanouit.
Au cœur des années quatre-vingt, il crée dans le Sud Vienne l'un des tout premiers groupements d'employeurs pour répondre aux problématiques d'emploi dans l'agriculture, avec l'appui d'un curé et d'un inspecteur du travail. Belle idée qui fait beaucoup de petits en France et ailleurs. Elle le propulse en 2008 à la tête du Centre européen des groupements d'employeurs.
Bien des années plus tard, France Joubert reste convaincu que l'avenir passe par le dialogue social territorial et qu'il faut « repenser le syndicalisme » autour de la notion de contrat de vie : « Il n'y a plus de pouvoir à prendre. Il n'y a plus que du pouvoir à partager. »

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