Le dispositif lancé en janvier accorde une aide aux PME qui embauche dans certaines conditions. 160.000 entreprises ont pour l'instant demandé à bénéficier de la mesure.
Quatre mois après l'annonce du lancement du dispositif «embauche PME» par François Hollande, le gouvernement a communiqué un bilan flatteur: ce coup de pouce à l'embauche a été réclamé par 160.000 entreprises et concerne désormais 350.000 recrutements. L'aide en question s'adresse aux entreprises de moins de 250 salariés qui embauchent quelqu'un en CDI, CDD ou contrat de professionnalisation de plus de six mois. Elle consiste à un versement de 4000 euros sur les deux premières années suivant l'embauche, soit 500 euros par trimestre. L'aide est cumulable avec les autres dispositifs en place (allégements Fillon, pacte de responsabilité, CICE, etc.).
Lors de l'annonce de la mesure, de nombreuses voix -dont celle du numéro un de la CFDT- s'étaient élevés pour dénoncer de futurs effets d'aubaine. Prudent, le gouvernement rappelle d'ailleurs que «l'aide embauche PME est conçue pour accélérer la décision de recruter». Rien d'autres... «Les entreprises qui avaient en tout état de cause l'intention d'embaucher trouvent ici l'occasion d'améliorer leur trésorerie ou de dégager des marges de manœuvre supplémentaires pour investir,» reconnait-il d'ailleurs.
Le coût de la mesure a été estimé autour de 2 milliards d'euros, à raison de 1 milliard par an. Le gouvernement s'est fixé un objectif d'un million d'embauches concernées par ce dispositif d'ici la fin de l'année. La rotation des emplois étant très élevée dans les PME, la grande majorité de ces embauches aurait été réalisée avec ou sans le dispositif «embauche PME». Lors de ses vœux à la presse, Myriam El Khomri avait évoqué un objectif de 50.000 créations nettes d'emploi.
Un dispositif identique sous Nicolas Sarkozy
L'objectif semble réaliste si on se fie aux analyses des économistes Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo. En 2014, ils se sont penchés sur l'efficacité de ce type de mesures, en étudiant les effets du dispositif «zéro charges» qui, de décembre 2008 à décembre 2009, a exonéré de cotisations patronales les embauches au niveau du salaire minimum dans les entreprises de moins de 10 salariés.
Les conclusions des auteurs sont sans appel: ce type de mesures de baisse des charges au niveau du Smic est non seulement efficace mais peu coûteux. D'après eux, «zéro charges» a permis la création de 30.000 emplois nets sur les 800.000 embauches signées sur la période par des entreprises de moins de 10 salariés. «Une diminution de 1% du coût du travail a entraîné un accroissement de 2% de l'emploi au bout d'un an» notent-ils. Avec un coût net d'un emploi créé pour l'État avoisinant zéro.
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