jeudi 21 janvier 2010

L'IGAS craint que les groupements d'employeurs cèdent à la tentation du temps partiel « complété » par le RSA

Rédigé conjointement par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et le Conseil général de l'agriculture, de l'alimentation et des espaces ruraux (CGAAER), le rapport "Pauvreté, précarité, solidarité en milieu rural" traite d'une question encore peu explorée. Des enjeux qui concernent les onze millions de Français (18% de la population) vivant dans "l'espace rural", au sens statistique du terme (60% du territoire national).

Les cinq auteurs du rapport ont répondu à la commande, avec un document riche en informations. Ils font notamment ressortir le cumul de handicaps dont souffrent nombre de zones rurales : population plus âgée (27% de plus de 60 ans contre 21% dans les zones urbaines), prédominance d'emplois faiblement qualifiés (32% d'ouvriers, 27% d'employés contre seulement 7% de cadres), revenus inférieurs à la moyenne.

En termes d'outils, les auteurs plaident notamment pour le développement d'une intercommunalité de projets comportant des volets sociaux (en particulier à destination des publics les plus fragiles), pour la prise en considération des surcoûts de certains services sociaux en milieu rural (comme les coûts de transport pour la formation ou les actions d'insertion), ou encore pour une prise en compte de "la situation préoccupante" des adolescents et des jeunes ruraux sous qualifiés (mobilité, accompagnement vers l'emploi, logement...). Enfin, le rapport consacre un long développement à la mise en oeuvre du RSA en milieu agricole. Les auteurs craignent en effet que les groupements d'employeurs ou les organismes de gestion du remplacement cèdent à la tentation de favoriser le temps partiel, en comptant sur le RSA activité pour compléter les ressources. Ils suggèrent donc de procéder à une évaluation spécifique de cet aspect du RSA.

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