jeudi 31 janvier 2013

De nouvelles précisions sur le Crédit d'Impôt Compétitivité et Emploi dans les groupements d'employeurs



LE CICE est-il un produit imposable pour l’IS et la CVAE ?

S’agissant du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), si de nombreuses questions se posent aux entreprises quant à l’assiette à retenir, c’est son traitement comptable qui accapare les débats. En effet, si pour l’établissement des comptes consolidés, le CICE devrait être comptabilisé en résultat opérationnel, le traitement dans les comptes sociaux mérite d’être rapidement clarifié par l’Autorité des normes comptables (ANC), même si, pour le Gouvernement, la question semble entendue puisque le site du ministère de l’économie et des finances précise d’ores et déjà que : « le CICE pourra être comptabilisé dans les comptes de 2013 de manière à améliorer le résultat d’exploitation des entreprises. Il ne constituera pas un produit imposable, ni à l’IS, ni à la CVAE ». Toutefois, la définition de ce traitement relève de la compétence de l’ANC et, les principes comptables imposant une certaine cohérence dans la classification de crédits comparables, les règles de comptabilisation du CICE pourraient conduire à revisiter, notamment, celles du CIR.

Impact sur la participation

L'impact du Cice sur la participation des salariés devrait être le même que le crédit d'impôt recherche (Cir). Pour les entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés, le bénéfice net à prendre en compte pour le calcul de la participation est égal au bénéfice fiscal déduction faite de l'impôt correspondant au taux de droit commun (et au taux réduit de 15 % pour certaines PME). Or, la restitution du Cir génère, pour les entreprises bénéficiaires, un impôt sur les sociétés négatif qui majore donc le bénéfice fiscal à prendre en compte. Il devrait en être de même du Cice, qui pourrait entraîner une augmentation de la participation versée aux salariés.


Utilisation du crédit d'impôt

L'objectif du crédit d'impôt est de favoriser "l'investissement, la recherche, l'innovation, la formation, le recrutement, la prospection de nouveaux marchés et la reconstitution du fonds de roulement", précise le projet de loi. L'employeur devra retracer dans ses comptes annuels l'utilisation du crédit d'impôt, lequel ne pourra financer ni une hausse de la part des bénéfices distribués, ni augmenter les rémunérations des personnes exerçant des fonctions de cadre de direction dans l'entreprise.


Employeurs de main d’œuvre par nature, les groupements d’employeurs attendent impatiemment la parution de l’instruction fiscale sur ce crédit d’impôt pour évaluer précisément son impact budgétaire. Il s’agit notamment de savoir comment prendre les salaires en compte dans l’assiette du CICE (calcul du SMIC, majorations HSup et heures complémentaires…) 

Le Ministère des Sport se félicite du développement important des groupements d'employeurs sportifs


EXTRAIT DU SITE DU MINISTÈRE DES SPORT 


 

19 décembre 2012





L’emploi dans le champ du sport comme dans celui de l’ani­ma­tion est carac­té­risé par le temps par­tiel, les contrats à durée déter­mi­née, le mul­ti­sa­la­riat, la sai­son­na­lité et les contrats de tra­vail aty­pi­ques. Dans ce contexte, afin de répon­dre à une pro­fes­sion­na­li­sa­tion du sec­teur, les acteurs des champs du sport et de l’ani­ma­tion, ont déve­loppé de nou­vel­les for­mes d’emplois et d’orga­ni­sa­tion du tra­vail en mutua­li­sant les emplois et en diver­si­fiant les modes opé­ra­toi­res.

Les associations Profession Sport et Loisirs :
Depuis une vingtaine d’années, les 79 associations Profession Sport et Loisirs participent sur l’ensemble du territoire au développement de l’emploi associatif en recrutant et rémunérant de l’ordre de 20 000 salariés en « temps partagé » pour les mettre à la disposition de leurs 14 000 adhérents (clubs sportifs, comités et ligues, associations socioculturelles, comité d’établissement). Ces associations conseillent et aident leurs membres dans les domaines du recrutement, de la formation et de la gestion administrative. Elles contribuent également à l’insertion des professionnels du secteur en leur apportant une aide à la recherche d’emploi, un accompagnement à la construction de parcours qualifiants ou un appui à la création d’activité.
Les associations Profession Sport et Loisirs se sont regroupées en 2005 pour créer le Groupement national Professions Sport et Loisirs (GNPSL). Il a pour vocation de soutenir, de promouvoir et de pérenniser l’emploi qualifié dans les métiers du sport et de l’animation. Le groupement , à travers son site Internet (www.profession-sport-loisirs.fr), propose une bourse d’emplois regroupant l’ensemble des offres pour le sport et l’animation. Ce service gratuit ouvert à tous permet de déposer son offre ou sa demande d’emploi, de consulter la bibliothèque de CV. Pour accéder à cette bourse d’emplois : cliquez ici.

Le grou­pe­ment d’employeurs (G E) :
Le grou­pe­ment d’employeur est une asso­cia­tion qui per­met aux entre­pri­ses de se regrou­per pour employer un ou des sala­riés qu’elles n’auraient pas, seu­les, les moyens de recru­ter. Le ou les sala­riés du G E effec­tuent des pério­des de tra­vail suc­ces­si­ves auprès de cha­cune des entre­pri­ses adhé­ren­tes au G E. Le grou­pe­ment est l’employeur des sala­riés. Il existe des grou­pe­ments d’employeurs dans les champs du sport et de l’ani­ma­tion. Les grou­pe­ments d’employeurs peu­vent être mono-sec­to­riel (mono-dis­ci­pli­nai­res ou plu­ri­dis­ci­pli­naire dans le cas du sport) ou pluri-sec­to­riel (sport/ani­ma­tion, sport/tou­risme, ani­ma­tion/tou­risme, …). Il peut exis­ter des grou­pe­ments mix­tes asso­cia­tions/entre­pri­ses ou asso­cia­tions/col­lec­ti­vi­tés. 

Note CR : Le Réseau Profession Sport et Loisirs propose des services adaptés en fonction des besoins des organismes associatifs: 
- La Bourse d'Emploi 
- La Gestion Administrative 
- La Mise à Disposition (GE)
- Le Conseil

Le réseau déclare ainsi assurer ainsi plus de 120 000 paies .

Cette structure a ainsi considérablement favorisé le développement de groupements d'employeurs sportifs dont le dernier recensement pointait 251 structures qui mettent à disposition quasiment exclusivement des CDI ou des contrats aidés (CUI-CAE ou Emplois d'Avenir).

mardi 29 janvier 2013

Appel du Syndicat National des Groupements d'Employeurs Multisectoriels à se mobiliser contre la sur-taxation des CDD dans les GE.

Extrait du forum Viadeo sur les groupements d'employeurs

lundi 28 janvier 2013
Thierry CHEVALLEREAU
Directeur, GLE
La Rochelle - ChatelleraultFrance
Chers (es) Collègues,
le SNGEM (Syndicat National des GE Multisectoriels) lance un appel à la mobilisation pour réagir avant le vote du projet de loi reprenant l'accord national interprofessionnel et pour que la voix des GE soit entendue dans la discussion sur les GE prévue par l'annexe dans les discussions des partenaires sociaux qui doivent avoir lieu au premier semestre 2013.
Le Ministère du Travail nous a manifesté une véritable attention et nous a invité à faire remonter les bonnes pratiques des GE Multisectoriels. Nous ne manquerons pas de leur rapporter, ce qui leur permettra de prendre en compte nos propositions dans les textes qui seront soumis au vote.
Les premières réactions des GE sont tout d'abord la stupéfaction face à cet accord, la crainte de voir leur GE mis en difficultés, économique avec les sur-taxation CDD, technique avec l'article sur le temps partiel, structurel avec le risque de fragiliser les équilibres mais c’est surtout l'absence de reconnaissance du travail réalisé depuis 28 ans avec succès, comme outil de la Flex sécurité et de mise en œuvre réelle de la sécurisation des parcours professionnels réussie, qui inquiète les GE. Miser sur une hypothétique réussite du travail temporaire en matière de sécurisation des parcours professionnels après l’échec cuisant de l’intégration du portage salariale dans ses attributions relève plus de l’amateurisme compte tenu de son inexpérience que du professionnalisme reconnu depuis près de 30 ans de nos GE. Nous ne doutons pas que les entreprises et les salariés ne s’y tromperont pas et que le législateur saura prendre en compte les résultats obtenus.
Nous ne baissons pas les bras, nos GE sont avant tout des outils crées par la volonté de chefs d’entreprise responsables et de salariés qui jouent le jeu de la flexibilité pour la sécurité de leur emploi non dé localisable et qui renforcent l’attractivité des territoires au sein desquels, ils se développent.
Retrouvez-nous sur :
http://www.sngem.fr/medias/files/appel-a-mobili... pour que les GE Multisectoriels
soient défendus par ceux qui leur ressemblent.
Ce courriel de mobilisation a été adressé à tous les GE Multisectoriels, si votre GE n'en avait pas été destinataire, n'hésitez pas à nous contacter.
Très cordialement

trouve trouvent cette discussion intéressante
mardi 29 janvier 2013
Cédric Ruellan
Dirigeant d'entreprises dans les secteurs de l'industrie et des services
France
A titre personnel, je ne comprends pas en quoi les groupements d'employeurs seraient concernés par la sur-taxation des CDD.

Les seuls CDD que les GE puissent légalement réaliser sont les contrats de professionnalisation et les contrats saisonniers qui ne sont justement pas concernés par cette taxation.
Les inspecteurs du travail manifestent largement leur hostilité depuis des années aux GE qui font du CDD surcroît de travail et on les comprend ! Le but d'un GE n'est pas de générer de la précarité.

Quant au temps partiel je vois mal que les groupements d'employeurs ne soient pas concernés par un texte qui vise à lutter contre le temps partiel subi.

La mobilisation des groupements d'employeurs que le SNGEM propose, sans aucune concertation avec les principaux représentants des GE en France, vise t-elle à empêcher que l'intérim fasse de la concurrence aux GE avec son futur CDI "intérimaire"? Si tel est le cas il ne faut pas se leurrer, les groupements ne représentent rien face aux enjeux dont il est question et qui ont fait l'objet d'un accord national interprofessionnel.

Président de GE et de GEIQ, je ne signerai donc pas cet appel à la mobilisation.

Cédric Ruellan
mardi 29 janvier 2013
Bertrand BIECHY
Directeur, Resp. Coord. Commerciale, Communication, GEYVO Groupement d'Employeurs Yvelines Val d'Oise
ParisFrance
Bonsoir

En réponse à C.R., dont nous apprécions tous l'expertise, mais dont les positions sont parfois un peu "tranchées"...

Tous les GE rêvent de salariés nombreux, en CDI, à temps plein, avec des adhérents fidèles sur de nombreuses années, qui ne changent rien aux mises à disposition et qui ne provoquent aucune disponibilité payée.

Cette situation idéale n'existe pas (encore) partout tandis que l'équilibre financier est souvent très précaire (donc la survie du GE aussi).

La vie des GE est suffisamment compliquée, et la nécessité de monter en puissance progressivement avec des postes aussi, pour que des temps partiels inférieurs à 3 jours et plus rarement des CDD soient nécessaires au départ, pour créer ensuite un poste durable, pour enclencher le processus.

Idéalement, les GE devraient donc être écartés de certains mesures qui visent à taxer des abus et des situations volontairement durables, car l'éthique est motrice des GE. Une surtaxe rendrait plusieurs créations de poste beaucoup plus chère...

Enfin les capacités de concertation, de consensus, voire de décision et d'action communes, ne constituent pas dans leur ensemble la principale qualité française.
mercredi 30 janvier 2013
Cédric Ruellan
Dirigeant d'entreprises dans les secteurs de l'industrie et des services
France
Il y a pourtant près de 5000 GE agricoles qui ne font ni CDD surcroît de travail ni CDD de remplacement de salariés absents et qui se portent TB depuis plus de 20 ans.

De même, les 120 GEIQ et leurs 6000 contrats de professionnalisation n'ont aucun problème avec la législation actuelle.

Est-ce bien le rôle d'un GE de faire des contrats courts taxés de moins d'un mois ?

Est bien le rôle d'un GE de faire des petits temps partiels subis ?

Je ne le pense pas et je ne crois pas qu'il s'agisse d'une position "tranchée" . L'administration ne le pense pas non plus, tout comme le législateur et les partenaires sociaux.

Les GE qui veulent faire des contrats courts doivent à mon avis respecter les cadres juridiques existants et donc créer en parallèle des ETT ou ETTI pour gérer correctement ces petites missions et réserver le CDI au seul GE.




Baisse en vue de l'exonération Fillon pour les groupements d'employeurs dont les minima conventionnels sont inférieurs au SMIC

La réduction Fillon n’est pas modifiée pour les branches qui ont des minima inférieurs au Smic, contrairement à ce qui était prévu.


Dans les branches où le salaire minimum est inférieur au Smic, les entreprises peuvent continuer à calculer la réduction Fillon en fonction du Smic et non du salaire minimum conventionnel comme le prévoyait la loi sur les revenus du travail. Pour rappel, afin de supprimer les minima de branches inférieurs au Smic, la loi en faveur des revenus du travail du 3 décembre 2008 a mis en place un dispositif visant à pénaliser les entreprises appartenant aux branches concernées. 

Calcul de la réduction Fillon en fonction du minima conventionnel 

Ce dispositif prévoit que la réduction Fillon serait dans ce cas calculée, non pas en fonction du Smic, mais du salaire minimum conventionnel inférieur. Il en résulterait pour les entreprises concernées une réduction Fillon minorée. L'application de cette sanction était initialement prévue pour le 1er janvier 2011. Elle a été reportée, la loi prévoyant que, si après sa publication, la part des branches de plus de 5 000 salariés dont les minima sont inférieurs au Smic par rapport à l'ensemble des branches de plus de 5000 salariés a diminué de moitié, la mise en œuvre de ce dispositif, prévu initialement au plus tard le 1er janvier 2011, sera reportée à une date ultérieure. Ce qui avait été le cas, le ratio ayant baissé de 55,88%. Un décret du 31 décembre 2010 avait donc reporté le dispositif au 1er janvier 2013. La sanction ne s'appliquera pas au 1er janvier 2013 Selon la Direction Générale du Travail, cette sanction ne s'appliquerait pas non plus le 1er janvier 2013. En effet, le décret du 31 décembre prévoyait que cette mesure ne s'appliquerait pas si le ratio mentionné ci-dessus a baissé d'au moins 50 % sur la période 2010-2011, ce qui est le cas. Néanmoins, contrairement à fin 2010, aucun décret n'est paru pour le moment. 

Affaire à suivre donc... 


Isabelle Le Faucheur devient Secrétaire Générale de l’UGEF.

Nomination 

Madame Isabelle le Faucheur vient d'être nommée au poste de secrétaire générale de l’UGEF (Union des Groupement d'Employeurs de France)

Madame Le Faucheur œuvre dans les GE depuis 2008 : création d’un GE en Nord Vendée, présidence du CRGE Pays de la Loire, animation du cercle des directeurs de l’UGEF depuis juin 2012.

Elle prend ainsi la suite de Mademoiselle Sophie Le Naoures partie en juillet 2012.

Sur le plan professionnel, Isabelle le Faucheur est la gérante et intervenante, depuis 2007, de la SARL ILF Institut (dernier chiffre d'affaires publié: 56000€) . Cette TPE  basée à CUGAND en Vendée (85) est spécialisée dans les techniques de relaxation et de gestion du stress. 
Isabelle Le Faucheur a 17 années d'expérience dans ce domaine de la formation à la relaxation et aux méthodes qui y sont associées.

ILF INSTITUT

C'est donc une femme au profil atypique pour ce poste, très engagée dans le mouvement des groupements d'employeurs depuis 5 ans, qui aura pour mission de fédérer les groupements d'employeurs dans cette période tumultueuse (notamment du fait du prochain accès au CDI en temps partagé au profit des entreprises de travail temporaire).
Nul doute que ses compétences en psychologie seront certainement utiles pour permettre à la myriade de mouvements représentatifs des GE de communiquer entre eux, à défaut de s'unir dans un même mouvement.


Pour contacter Isabelle Le Faucheur : 
Tél : 01 40 17 91 10 



Isabelle Le Faucheur occupe désormais la fonction de Secrétaire Générale de l'UGEF


lundi 28 janvier 2013

Nouvelles protections des salariés en matière de faute inexcusable : la responsabilité des groupements d'employeurs n'est toujours pas écartée.


Il faut savoir que lorsqu’un accident du travail ou une maladie professionnelle est imputable à une faute inexcusable de l’employeur, la victime, si elle est atteinte d’une incapacité permanente, a droit à une majoration de la rente ou du capital et, quoi qu’il en soit, à l’indemnisation de l’ensemble des préjudices qui ne sont pas réparés par la branche des accidents du travail et des maladies professionnelles.
Les sommes correspondantes lui sont versées par la caisse, qui se retourne ensuite contre l’employeur.
Cette indemnisation exprimée en moyenne nationale tourne autour de 75 000 € par procédure.
Dans plus de la moitié des cas (56 %) cependant, ces sommes ne peuvent être effectivement récupérées.
Pour un quart d’entre elles, c’est en raison de la disparition ou de l’insolvabilité de l’employeur, qui pose des difficultés spécifiques dans la mesure où la majoration de rente ou de capital est recouvrée par une cotisation complémentaire sur des périodes qui peuvent aller jusqu’à 20 ans.
Lla Loi de finances de la sécurité sociale propose donc que ces sommes soient désormais recouvrées sous forme de Capital.
Mais la majorité des sommes non recouvrées (près de 20 M€) sont afférentes aux sinistres dans lesquels l’employeur se prévaut de l’inopposabilité à son encontre de la décision de reconnaissance par la caisse d’assurance maladie du caractère professionnel du sinistre. En effet, la reconnaissance de la faute inexcusable par le juge, alors même qu’elle est nécessairement précédée de la reconnaissance, dans le cadre de l’instance en reconnaissance de faute inexcusable à laquelle l’employeur est partie, du caractère professionnel du sinistre, n’empêche pas l’employeur de faire échec à la récupération des indemnités que la caisse a versées à la victime ou à ses ayants droit, s’il n’a pas été mis en capacité de présenter ses éventuelles observations lorsque la caisse a reconnu le caractère professionnel du sinistre.
L’irrégularité commise dans la phase administrative par la caisse produit ainsi des effets excessifs, alors que l’employeur dispose de la possibilité de contester le caractère professionnel du sinistre dans le cadre de l’instance introduite par le salarié en vue de voir reconnaître une faute inexcusable.
L’article 66 vise à remédier à cette situation, en distinguant les procédures et en prévoyant que, quelles que soient les conditions d’information de l’employeur par la caisse au cours de la procédure d’admission de l’origine professionnelle de l’accident ou de la maladie, la reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur par une décision de justice passée en force de chose jugée emporte l’obligation pour celui-ci de s’acquitter des sommes dont il est redevable à ce titre.

Pour rappel, la reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur dans la survenance d’un accident du travail (ou d'une maladie professionnelle) permet à la victime d’obtenir : 

- une majoration de la rente d’incapacité permanente qui lui est allouée ; 


- exclusivement devant les juridictions de sécurité sociale, la réparation intégrale des préjudices subis et non réparés par la majoration, selon les règles de responsabilité civile de droit commun. 


Ces sommes dévolues sont versées directement à la victime par la caisse d’assurance-maladie qui en récupère le montant auprès de l’employeur : 


- la majoration de la rente par le biais d’une cotisation complémentaire ; 


- la réparation des divers préjudices subis par le biais d’une action judiciaire. 


Pour faciliter la récupération par les caisses des sommes dont elles ont fait l’avance, la loi prévoit : 


- à compter du 1er avril 2013, la récupération des majorations de rentes payées par la caisse via 
l’inscription au compte AT de l’employeur d’un capital représentatif des sommes dues. L’entreprise se verra donc imputer immédiatement sur son compte AT le coût de sa faute inexcusable et cela entraînera une très forte augmentation des ses cotisations AT dès lors qu'il fait l'objet d'une tarification mixte (plus de 20 salariés) ou individualisée (plus de 149 salariés); 


- l’impossibilité pour l’employeur de remettre en cause la décision de justice reconnaissant sa faute inexcusable: cette décision une fois passée en force de chose jugée emportera obligation du versement des sommes dont il est redevable. Cette mesure sera applicable aux actions introduites devant les tribunaux à compter du 1er janvier 2013.



Or, il  convient de rappeler  que même si le code du travail désigne expressément l'adhérent comme seul responsable en matière d'hygiène, sécurité et conditions de travail, les choses se compliquent dès lors qu'il s'agit d'indemniser l'accident du travail dans le cadre d'une faute inexcusable de l'employeur.


En effet, le groupement d'employeurs qui est juridiquement l'employeur de la victime, reste tenu des conséquences financières de la faute inexcusable de l'adhérent.

Actuellement il n'existe aucune jurisprudence propre aux groupements d'employeurs sur cette question de l'indemnisation du salarié.
Mais il existe plusieurs jurisprudences qui concernent l'intérim dont les attendus sont suffisamment généraux pour que la solution retenue par les magistrats de la Cour de Cassation soit facilement transposable au cas des groupements d'employeurs. Tel est le cas de l'arrêt rendu par la Cour de Cassation le 6 juillet 2000 (RJS 2-10/2000 n°1004).

Quand bien même le groupement était condamné il pouvait jusqu'à présent se retourner vers l'adhérent auteur de la faute pour se faire rembourser les sommes versées à la victime.

L'arrêt rendu par la chambre civile de la Cour de Cassation du 17 décembre 2009 (Bull 2009, II, n°293) a changé la donne.
Le coût de l'accident du travail mis intégralement à la charge d'une entreprise utilisatrice en application de l'article L. 241-5-1 du code de la sécurité sociale, lorsque l'accident est entièrement imputable à la faute inexcusable de cette entreprise, doit s'entendre, en vertu de l'article R. 242-6-1 du même code, du seul capital représentatif de la rente d'accident du travail.

Il convient donc que les groupements d'employeurs consultent rapidement leurs assureurs pour vérifier qu'ils sont bien couverts pour les autres indemnisations qui restent désormais à leur charge.

lundi 21 janvier 2013

Adecco annonce un nouvelle dynamique en 2013 avec le nouveau CDI "Intérimaire" et l'insertion d'apprentis



Si Alain Dehaze, président du groupe Adecco en France et directeur général du groupe suisse, basé à Zurich, numéro un mondial de l'intérim, ne perçoit encore aucun signe d'amélioration du marché dans l'Hexagone cette année, il n'en anticipe pas moins « à un moment ou à un autre que le cycle conjoncturel se retourne », explique-t-il aux « Echos ». Et, pourquoi pas, dès 2014.
Il a ainsi pu annoncer hier un objectif de 270.000 personnes placées dans les trois ans par le réseau Adecco, fusionné avec celui d'Adia (cette marque avait subsisté dans l'Hexagone depuis le rapprochement d'Adia et Ecco en 1996), soit 900 agences. « C'est un engagement ambitieux, mais qui reflète ce que nous connaissons de ce marché », ajoute Alain Dehaze. 
Sur les trois dernières années, Adecco a réalisé 230.000 placements, alors même qu'après l'effondrement de 2009 (-26 %), le marché s'est redressé de + 18 % en 2010, + 10 % en 2011 pour fléchir à nouveau en 2012, à - 8 % à fin septembre et probablement -15 % à la fin de l'année, estiment les professionnels.

Les jeunes en priorité

Pour 2013, Alain Dehaze se garde bien de toute prévision. Mais, après avoir mené un plan de départs volontaires de 530 personnes en 2012, sur un total de 4.800 salariés, induit par la fusion des deux marques, le réseau Adecco se prépare à une nouvelle dynamique, insufflée notamment par l'instauration des nouveaux contrats d'apprentissage et des nouveaux CDI intérimaires. Selon le patron d'Adecco, l'accord signé à l'arraché par les partenaires sociaux sur le marché de l'emploi est « un bon accord qui permet d'ajuster la sécurisation professionnelle des salariés et d'améliorer la flexibilité pour les entreprises ».
Adecco compte porter ses efforts en priorité sur l'intégration des jeunes dans la vie active, l'emploi durable des intérimaires et l'insertion des personnes fragilisées. Il va en outre accentuer la segmentation de son offre avec notamment un réseau de 80 agences Adecco PME à fin 2013.

Note CR: La concurrence s'annonce rude pour les Groupements d'Employeurs qui vont devoir faire face à ce poids lourd de l'intérim qui prépare son entrée sur les mises à disposition en CDI depuis plusieurs mois.

Mais les GEIQ seront aussi concernés car un véritable plan de bataille sur l'insertion des jeunes "fragilisés" avec le nouveau contrat d'apprentissage intérimaire issu de la Loi Cherpion.

C'est tout le paysage de la mise à disposition qui est en recomposition.

Dans un tel contexte, la responsabilité solidaire qui était la marque de fabrique des groupements risque de devenir un véritable boulet...


Adecco, c'est:



  • 100 000 intérimaires par semaine
  • 3 500 collaborateurs permanents
  • 820 agences d'emploi et bureaux
  • 29 000 entreprises clientes par semaine


  • mercredi 16 janvier 2013

    Reso France commente l'ANI du 11 janvier 2013 sur la sécurisation de l'emploi - L'intérim prochain concurrent des groupements d'employeurs sur les CDI !



    RESO se présente comme le groupement d’employeurs de l’hôtellerie et de la restauration et des métiers du tourisme en France. Déjà présent en 2011 dans 13 départements, il s’est organisé autour d’une structure de gestion centralisée composée d’une équipe d'une dizaine de collaborateurs dirigés par Philippe CABON.

    Les nombreuses missions qu’il propose sur son site sont quasi exclusivement des CDD d'usage:


    offres d'emplois 


    et sont parfois de courte durée, répartis entre de très nombreux adhérents, et assez difficilement "maillables" dans des CDI à temps complet.

    RESO annonçait sur son Blog le travail accompli en 2011 :

    - 2 644 personnes reçues en entretien individuel,
    - plus de 35 nouveaux adhérents par mois,
    - 932 Adhérents aux Groupement d’Employeurs Reso à ce jour,
    -  soit 125 Equivalents Temps Plein,
    - plus de 230 000 heures de mise à disposition sur l’ensemble des groupements de RESO


    RESO se trouve impacté financièrement directement par l'accord ANI du 11 janvier 2013. Pour mémoire, Claudine ESNAULT, Vice-Présidente du CRGE des Pays de la Loire est aussi Présidente de RÉSO FRANCE et Vice-Présidente de l'UGEF.

    Cette déclaration permet de mesurer la variété d'approches du concept de groupement d'employeurs : 


    Publié par resofrance le 14 janvier 2013 · 
     L’Accord national interprofessionnel du 11 Janvier 2013 sur la sécurisation de l’emploi, ne parle pas des groupements d’employeurs par contre en surenchérissant les contrats courts, il va faire la part belle à l’intérim !!! 
    Ceci étant dit, ce nouveau calcul va certainement amener une recrudescence de CDI avec une fin de période d’essai pour éviter la sur taxation… les partenaires sociaux une fois de plus oublie que la forme du CDI actuellement est devenue une valeur obsolète ! la priorité est l’emploi, pas le statut !
    De nouveaux droits pour les salariés :
    Sur-taxation des CDD et embauche de jeunes en CDI :
    Principe : la cotisation patronale d’assurance-chômage, d’ordinaire de 4%, est portée :
     à 7% pour les contrats d’une durée inférieure à un mois,
     à 5,5% pour les contrats d’une durée comprise entre un et trois mois
     et à 4,5% pour les contrats d’usage inférieurs à un mois. Il s’agit notamment des contrats d’extra très utilisés par les hôteliers, les cafetiers, les restaurateurs et les traiteurs organisateurs de réceptions.
    Cette surtaxe est due sauf si le salarié est embauché en CDI à l’issue de son CDD.
    Par ailleurs, cette surtaxe ne concerne pas l’intérim ainsi deux types de contrats à durée déterminé :
     les contrats saisonniers,
     et les CDD de remplacement.
    En parallèle, est instituée une aide à l’embauche en CDI d’un jeune de moins de 26 ans sous forme d’une exonération de cotisation pendant trois mois après la fin de la période d’essai.
    Les 150 millions de recettes de la taxation devraient équilibrer les dépenses liées à cette mesure.
    Philippe CABON
    DIRECTEUR RESO FRANCE

    Précision de Cédric Ruellan :  

    La remarque concernant l'intérim est juste. 
    Paradoxalement seuls les contrats en CDD feront l'objet d'une taxation. Une nouvelle preuve de la puissance du lobby de l'intérim au sein du MEDEF !
    L'intérim a aussi obtenu dans cet accord (article 4) la possibilité de faire de la mise à disposition en CDI. La négociation pour mettre en place ce nouveau contrat de travail temporaire en CDI va s'engager dans les 6 mois. Contrairement à Philippe CABON, l'intérim ne trouve pas que le CDI soit  une valeur obsolète et la considère beaucoup plus comme une valeur d'avenir !
    Le paysage des groupements d'employeurs va s'en trouver profondément modifié avec une concurrence directe "privée" et "lucrative" de grands groupes du travail temporaire (ADECCO en première ligne d'ailleurs dans ce dossier)  qui lorgne sur ce "segment du marché" (contrats CDI en temps partagé) depuis des années.