lundi 29 juillet 2013

Réforme et suppression des aides liées au contrat d'apprentissage



Le Gouvernement envisage de réformer les dispositifs d'aide de l'Etat aux employeurs embauchant un jeune apprenti. Cette forme de contrat est utilisée par plusieurs GEIQ et quelques groupements d'employeurs.

Le Gouvernement s'est fixé, dans son Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi, un objectif de 500.000 apprentis à l'horizon 2017 (soit 60.000 de plus qu'aujourd'hui) pour favoriser l'emploi des jeunes peu ou pas qualifiés, qui sont les premiers touchés par le chômage. La voie de l'apprentissage est choisie par environ 15% des jeunes qui sortent du système scolaire.

Afin d'atteindre cet objectif, il s'est est engagé dans une politique de soutien au développement de l'apprentissage et a décidé de lancer une réforme de soutien à l'apprentissage, qui passe notamment par une modification des aides allouées aux employeurs pour l'embauche d'un apprenti.

En effet, comme il l'a annoncé dans son programme de simplification et de modernisation, le gouvernement envisage de réformer les dispositifs d'aide de l'Etat aux employeurs et de supprimer, après une période transitoire, l'indemnité compensatrice de formation qui leur est actuellement versée par les régions. Une mesure qui contribue à la réduction des dépenses publiques car elle représente une économie de 550 millions d'euros pour les caisses de l'Etat, mais qui constitue un véritable manque à gagner pour les entreprises.

Certains dénoncent des mesures contradictoires, qui vont à l'encontre des priorités données par le Gouvernement : comment aider les jeunes à retrouver un emploi et comment inverser la courbe du chômage si les aides à l'apprentissage sont réduites ?

L'Association des régions de France dénonce "une erreur majeure en contradiction avec la priorité donnée à l'emploi des jeunes, qui risquerait de casser l'élan en faveur de l'apprentissage", comme le rapporte Les Echos.

C'est pourquoi, en contrepartie de cette suppression, le ministère du travail a annoncé, dans un communiqué du 19 juillet, que le dispositif d'aide aux employeurs d'apprentis repose sur 3 étages complémentaires, plus efficaces selon lui :


  • une exonération de cotisations sociales pour tous les employeurs ;
  • un crédit d'impôt davantage ciblé ;
  • une aide directe pour l'embauche de tous les apprentis dans les entreprises de moins de 10 salariés, qui emploient à elles seules 2/3 des apprentis.

mardi 16 juillet 2013

"Nouveaux droits rechargeables pour les chômeurs", ça veut dire quoi?



Lors de l'importante négociation sur la réforme du marché du travail, le Medef, en échange de plus de flexibilité, est prêt à accepter d'étudier une revendication de la CFDT: accorder des "droits rechargeables" pour les chômeurs. Un mécanisme qui viendrait remplacer l'actuel dispositif de la "réadmission" dans l'assurance chômage. Explication.


Le mécanisme des «droits rechargeables»  remplace en fait celui actuellement en vigueur, appelé «dispositif de la réadmission». Aujourd'hui, quand un chômeur retrouve un travail, sans avoir épuisé ses droits à indemnisation, puis, à l'issue de ce nouveau contrat, se retrouve de nouveau au chômage, pour connaître ses nouveaux droits à indemnisation (en durée) , l'Unedic compare les deux périodes ouvrant droit à indemnisation (le reliquat de celle résultant de la rupture du premier contrat et celle consécutive à la rupture du deuxième contrat) ainsi que le montant de l'indemnité journalière. Ces deux «droits» sont traduits en un capital financier (K1 pour la première période et K2 pour la deuxième). C'est le capital le plus élevé qui sera retenu pour le calcul des droits (en durée) du chômeur. Sachant que les droits acquis au titre de la période la moins favorable seront définitivement perdus.

Exemple :

On trouvera ci-dessous un exemple du mécanisme de la réadmission :

A la suite d'une période de travail de 6 mois, une personne se retrouve au chômage ; elle a droit à 6 mois d'indemnisation ; montant de l'indemnité journalière versée : 50 € / jour

La personne retrouve du travail au bout de 4 mois de chômage ; elle a donc un reliquat de droits de 2 mois à 50 euros / jour soit 3040 euros de "capital" (K1)

Elle prend un CDD de 7 mois qui lui ouvre de nouveaux droits ; soit 7 mois avec une indemnité de 45 euros (calculée en fonction de son salaire journalier de référence) = elle dispose d'un capital d'indemnisation de 9.576 euros (K2)

À l'issue de son CDD, elle retourne à Pôle emploi qui procède à une réadmission ; le calcul de ses droits à l'Assurance chômage est fait en comparant K1 et K2, le plus favorable au demandeur d'emploi étant retenu (ici K2) ; pour connaître la durée de l'indemnisation, on divise K2 par le montant le plus élevé de l'indemnité versée (ici 50 euros de la première période de chômage).

9576 € : 50 € = 191,5 jours d'indemnisation.

Ce demandeur d'emploi ne peut plus se prévaloir du reliquat de droits de la première période ; ils sont perdus.

Avec le mécanisme des «droits rechargeables», ce calcul n'a  plus lieu d'être, il s'agit tout simplement d'additionner les deux périodes (soit le reliquat de 2 mois à 50 euros/jour + 7 mois à 45 euros/jour, soit 12616 euros)

Le coût du dispositif des droits rechargeables

Le problème, c'est le coût d'un tel dispositif, alors que les finances de l'assurance chômage ne sont déjà pas reluisantes (un déficit de 4,1 milliards est attendu pour l'année 2013). Le Medef propose «une mesure d'équilibre financier qui pourra par exemple concerner le taux d'indemnisation». Concrètement, si le mécanisme des «droits rechargeables» est retenu, il faudrait revoir à la baisse l'indemnisation du chômage (actuellement, celle-ci atteint en règle générale 57,4% de l'ancien salaire).  Mais à l'Unedic -qui a déjà fait tourner ses ordinateurs- on précise que le coût du dispositif n'est pas forcément si élevé, dès lors que l'on décide de jouer sur certaines variables comme le salaire de référence pris en compte ou en instaurant , par exemple, un plafond au cumul des périodes indemnisables. Tout cela devra être négocié entre les partenaires sociaux, gestionnaires de l'Assurance chômage.

L’Union de syndicats et groupements d’employeurs représentatifs dans l’économie sociale (USGERES) s'agrandit : une solution pour représenter tous les groupements d'employeurs ?

L’Union de syndicats et groupements d’employeurs représentatifs dans l’économie sociale (USGERES) est devenue l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES) lors d’une assemblée générale extraordinaire, le 24 juin dernier.



L’objectif de cette évolution statutaire était de créer une union d’employeurs de l’économie sociale et solidaire plus large afin d’accueillir d’autres syndicats d’employeurs de l’ESS et ainsi, de représenter l’ensemble du champ multiprofessionnel de l’économie sociale et solidaire.

La création de l’UDES est le résultat d’un travail de plusieurs mois, engagé notamment avec le Synéas (Syndicat des employeurs associatifs de l’action sociale et médico-sociale). D’autres organisations d’employeurs de l’économie sociale et solidaire ont d’ores et déjà été approchées et ont été invitées à rejoindre l’union.

L’union représente :


  • 25 groupements et syndicats d’employeurs dans les secteurs associatif, mutualiste et coopératif ;
  • 65 000 entreprises employant plus d’1 million de salariés sur le territoire national.

L’économie sociale représente 10% de l’emploi en France. Chaque année, 1 emploi sur 5 est créé par les entreprises du secteur.

Les principales évolutions statutaires portent sur :


  • des précisions apportées sur les missions et les ambitions de la nouvelle union, en articulation étroite avec l’existant ;
  • le changement de la dénomination de l’union ;
  • la création d’un groupe composé des représentants des employeurs à but non lucratif intervenant dans le champ des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux ;
  • la modification de la gouvernance de l’union afin de pouvoir accueillir les représentants du Synéas dans un premier temps et plus largement, d’autres syndicats d’employeurs de l’économie sociale et solidaire.

Les priorités de l’UDES pour le deuxième semestre 2013 seront notamment :


  • de contribuer à la mesure de la représentativité patronale et à la place des employeurs de l’économie sociale et solidaire dans le tour de table, dans le cadre de la mission confiée par le Premier Ministre au directeur général du travail dans la feuille de route de la conférence sociale 2013.
  • de contribuer à rassembler les syndicats d’employeurs de l’économie sociale et solidaire autour de la nouvelle union ;
  • de poursuivre la négociation d’accords collectifs multi-professionnels dans l’économie sociale et solidaire et la signature d’accords notamment, à la rentrée, sur l’insertion et l’emploi des jeunes.
Déjà très structuré, ce syndicat patronal a obtenu de très bons résultats aux dernières élections prud’homales en permettant l'élection 240 conseillers. Avec 8 points de progression l'UGERES a ainsi conforté sa position de deuxième force patronale en France après l’Union pour les Droits des Employeurs qui regroupe : MEDEF, CGPME, UPA, FNSEA et UNAPL

On sait désormais que tous les groupements d'employeurs, y compris ceux créés sous la forme coopérative, seront dans le champs de l'économie sociale et solidaire.

Le projet de Loi portant reconnaissance de l'Economie Sociale et Solidaire (ESS) sera débattu le 24 juillet prochain en Conseil des Ministres.



Il apparaît donc désormais relativement évident que l'UGERES soit la seule organisation patronale fondée et capable pour représenter les groupements d'employeurs pour la prochaine négociation paritaire nationale interprofessionnelle portant sur leur statut, qui aura lieu fort probablement l'année prochaine. Le MEDEF (et Prisme'Emploi...) ne sont pas fondés juridiquement à négocier seuls pour des structures qu'ils ne représentent pas et qui auront prochainement un cadre légal propre avec un grand syndicat d'employeurs représentatif de l'ESS spécifique pour défendre leurs intérêts.

Il reste encore quelques mois pour les différents acteurs des groupements d'employeurs pour s’emparer de ce sujet et prévenir les prochaines grandes échéances....

vendredi 12 juillet 2013

Intérim: qui sera concerné par les nouveaux CDI?

A l'instar de certains pays européens - en Allemagne, le CDI est la forme la plus courante de contrat pour les intérimaires -, la porte vers le CDI est donc désormais ouverte. Mais l'entrée reste bien gardée. Les 6 900 agences de ce secteur, éprouvé par la crise, se réservent le droit de proposer un CDI à leurs éléments aux compétences les plus pointues, dans les secteurs en tension.





Qu’est-ce qu’un métier en tension ?

 Ce terme désigne un métier pour lequel il existe une forte demande de recrutement que les employeurs peinent à satisfaire. 

Pourquoi ? 

1/Le métier concerné souffre d’une mauvaise image et rebute ainsi les candidats potentiels. 

2/il n’existe pas de formation adéquate. 

3/ les personnes formées ne le sont pas en nombre suffisant (par exemple dans les métiers de la santé).

Les secteurs suivants seront certainement les premiers à être intéressés par ce nouveau contrat de travail :

- restauration,
-   métallurgie : soudeurs, chaudronniers et tuyauteurs par exemple, 
-   mécanique : tourneurs, fraiseurs, robinetiers… ,
-   aéronautique : ajusteur…

- métiers qualifiés de la santé,
- informatique
- et certains métiers du bâtiment

Des secteurs qui concernent actuellement relativement peu les groupements d'employeurs agricoles ou multisectoriel (mis à par les 15 groupements en hôtellerie et restauration de RESO) dont plusieurs rapports ont fait ressortir qu'ils mettaient à disposition de leurs adhérents du personnel relativement peu qualifié.
Comme l'avait indiqué Stéphane Lardy (FO, non signataire de cet accord) lors du dernier Colloque des groupements d'employeurs, le CDI intérimaire est néanmoins "clairement une concurrence directe pour les groupements d'employeurs". Une concurrence qui ne va pas s'exercer forcément dans les mêmes secteurs, l’intérim souhaitant porter son effort sur les emplois en tension dans lequel le "risque" (absence de mission) du CDI est faible.

Employés en CDI par les agences
, les salariés en intérim ne vivront plus l'incertitude de savoir s'ils retrouveront vite une nouvelle mission et peuvent espérer un accès plus facile au crédit et au logement qui avait déjà été largement amélioré par le FASTT.

jeudi 11 juillet 2013

CDI Intérimaire : L'accord est signé !

Un accord a été trouvé ce jeudi 11 juillet entre le patronat du secteur de l'intérim et trois syndicats (CFDT, CFTC et CFE-CGC) pour donner la possibilité à une minorité d'intérimaires d'accéder à un contrat à durée indéterminée (CDI), selon les négociateurs.

Qui est concerné?

A peine 1% des intérimaires et soit 5% des équivalents temps plein. Les agences d'intérim, représentées par Prism'emploi, s'engagent à ce que ce nouveau contrat de travail soit signé d'ici trois ans par 20.000 salariés, aux profils les plus recherchés parmi les 2 millions de personnes passant chaque année par l'intérim. FO et la CGT ont refusé de signer.
L'accord national interprofessionnel (ANI) sur la sécurisation de l'emploi donnait aux partenaires sociaux jusqu'au 11 juillet pour aboutir. L'accord, intervenu au bout de 5 mois de négociation difficile, doit être signé dans l'après-midi. Pour entrer en application, il doit encore faire l'objet d'un arrêté du ministère du Travail, qui jugera si le code du travail doit être modifié.
Cette issue permet aux agences d'intérim d'échapper au renchérissement des cotisations chômage sur certains contrats courts, entré en vigueur au 1er juillet et qui leur aurait coûté au minima 200 millions. Employés en CDI par les agences, les salariés en intérim ne vivront plus l'incertitude de savoir s'ils retrouveront vite une nouvelle mission et peuvent espérer un accès plus facile au crédit et au logement.

Augmenter la durée d'emploi des intérimaires

Outre la création d'un CDI, l'accord prévoit d'augmenter la durée d'emploi de certains intérimaires en contrat classique. Les agences s'engagent ainsi sur 40 heures supplémentaires par an pour les 80.000 salariés qui travaillent 800 heures sur l'année (4 mois). Cela représente pour les agences un effort financier de 60 à 70 millions.
Du côté des signataires, la CFDT estime que "les objectifs de sécurisation sont remplis" et salue l'importance de cet "aboutissement dans une période difficile pour l'emploi". Le secteur de l'intérim a perdu depuis 2007 plus de 200.000 emplois en équivalent temps plein. La CFTC qualifie cet accord de "recevable", insistant sur la "stabilité" que le CDI offrira "à des milliers de personnes".
Mais pour la CGT, cet accord est un "marché de dupes" car "déjà plus de 20.000 salariés intérimaires travaillent à plein temps" et rien ne sera fait pour "les intérimaires totalement précarisés", alors que plus d'un intérimaire sur deux est en mission moins de 1,6 mois dans l'année.
Le CDI proposé est "au rabais" et "précaire" et les salariés qui l'accepteraient "perdront de l'argent", estime pour sa part FO. Les deux syndicats non signataires soulignent qu'avec cet accord, "l'enjeu financier est largement favorable" pour les agences d'intérim.


Conclu entre un intérimaire et l’ETT, le contrat à durée indéterminée pour les intérimaires comportera des périodes d’exécution des missions et des périodes d’intermission (périodes sans exécution de missions). Le contrat à durée indéterminée  comprend certaines mentions listées par l’accord, dont certaines appellent quelques précisions.


















• Période d’essai.

Le CDI comporte une période d'essai (renouvelable une fois) : de deux mois pour les ouvriers et les employés, de trois mois pour les agents de maîtrise et les techniciens, et de quatre mois pour les cadres. Autre précision : il sera tenu compte, pour le calcul de la période d’essai, des périodes de mission et de celles d’intermission. Enfin, en cas de rupture de la période d’essai par l’ETT, celle-ci ne pourrait intervenir qu’au cours de l’exécution d’une mission.

• Mention du temps pendant lequel l’intérimaire doit être joignable pendant les périodes d’intermission.

L’intérimaire doit être joignable aux horaires de l’agence ou de l’entité afin que celle-ci puisse lui proposer de nouvelles missions. Dans le précédent projet patronal, l’intérimaire devait demeurer à son domicile ou à proximité. Le délai accordé à l’intérimaire pour se rendre dans l’entreprise utilisatrice pour exécuter sa mission est  d’une demi-journée.

• Périmètre de mobilité.

Ce périmètre s’apprécie sur une distance séparant le lieu de résidence du lieu de déplacement au moins égale à 50 km (trajet aller) et que les transports en commun ne permettent pas de parcourir dans un temps inférieur à 1 h 30 (trajet aller). L’intérimaire et l’ETT pourront convenir dans le contrat d’un périmètre de mobilité supérieur. L’indemnisation des frais de déplacement inhérents à cette mobilité s’apprécie par analogie avec les règles prévues par l’entreprise utilisatrice pour ses propres salariés. Dans le cas où l’entreprise utilisatrice ne prévoit pas de remboursement des frais de déplacements, l’ETT les prend en charge dans la limite du barème Acoss.

  • Régime des missions



L’intérimaire est  tenu d’accepter les missions proposées, dès lors :

– qu’elles sont compatibles avec les emplois tels que définis au contrat de travail ;

– qu’elles sont conformes au périmètre de mobilité défini ;

– que la rémunération n’est pas inférieure à 70 % du taux horaire de la dernière mission.

Le salarié peut légitiment, précise désormais l'accord, refuser une mission ne correspondant pas à ces critères. Toutefois, le salarié peut également l’accepter (dérogation d’un commun accord). Dans ce cas, une période probatoire, durant laquelle le salarié peut interrompre sa mission, pourra s’appliquer. Elle sera de deux jours (mission inférieure à un mois), trois jours (mission supérieure à un mois et inférieure ou gale à deux mois) ou cinq jours (mission supérieure à deux mois).



  • Garantie minimale mensuelle de rémunération



L’intérimaire en contrat à durée indéterminée aura une garantie minimale mensuelle de rémunération déterminée par rapport au « temps d’emploi » fixé dans le contrat de travail englobant à la fois les temps de travail effectif des missions et les périodes non travaillées des intermissions. Elle sera être d’au moins le smic pour les ouvriers et les employés, le smic majoré de 15 % pour les techniciens et agents de maîtrise, et le smic majoré de 25 % pour les cadres.

Pour, notamment, financer les périodes d’intermission, le texte o conserve l’idée de créer un Fonds de sécurisation des parcours des intérimaires (FSPI). Il est alimenté par une contribution fixée à 10 % des salaires versés aux intérimaires en contrat à durée indéterminée et à 0,05 % (au lieu de 0,03 % dans la précédente version) de la masse salariale des intérimaires. 



L'analyse de Cédric Ruellan

Cet accord fera date dans l'intérim mais aussi dans les groupements d'employeurs.

Dans moins de 3 ans on comptera fort probablement plus de salariés intérimaires en CDI que de salariés sous ce statut dans les groupements d'employeurs.
Avec une vraie sécurisation du contrat (gestion des intermissions, fond de sécurisation abondé par l'employeur) et un statut protecteur, clairement encadré et attractif pour les salariés, tout laisse à penser qu'il rencontrera un grand succès notamment pour les qualifications en tension.

Reste à ce que les groupements d'employeurs fassent preuve d'autant d'innovation lorsque leur tour viendra l'année prochaine de négocier au plan national l'avenir de leur statut. Il reste quelques mois aux structures représentatives des groupements pour se mettre en mettre en ordre de bataille pour éviter que Prisme'Emploi (syndicat patronal de l'intérim) ne fasse la négociation en lieu et place des groupements comme cela avait été le cas lors de la négociation paritaire autour de la Loi Cherpion.

Une négociation désormais à haut risque pour les groupements d'employeurs car nul doute que Prisme'Emploi pèsera de tout son poids pour interdire définitivement aux groupements d'employeurs de faire des mises à disposition de salariés en CDD surcroît de travail et remplacement de salarié absent qui relève plus du champs de l'intérim.
Le CNCE-GEIQ ne s'y est pas trompé en invitant récemment les GEIQ dans une Note titrée "Les modalités de signature d’un CDD « hors alternance »" à éviter le recours à ce type de contrat de travail.

Or, mis à part le secteur agricole qui fait appel aux contrats saisonniers qui ne posent pas de difficultés juridique ou les GEIQ qui ont recours aux contrats en alternance dans un cadre dédié, on voit mal la plupart des groupements d'employeurs survivre à une telle réforme en n'employant plus que du personnel en CDI ...sauf à se transformer en entreprise de travail temporaire !

De fait, l'intérim est devenu la première forme de structure, en France, capable de faire tous les types de mise à disposition: CDI, CDD, Contrats en alternance...sans taxation des contrats courts et avec une exonération "Fillon" majorée de 10% !





mardi 9 juillet 2013

Le Groupement Alisé Région Centre recrute son nouveau Directeur et un responsable d'Antenne

Monsieur Ruellan,

Nous avons actuellement deux offres d’emplois à pourvoir au sein de notre groupement d’employeurs.

Nous aimerions qu’elles soient diffusées sur votre blog.

En vous remerciant par avance,

Cordialement,

Anne-Cécile BIDEAUX

Chargée des Ressources Humaines


ALISE REGION CENTRE
44, rue du 11 novembre
18100 VIERZON

Mail : rh@alise-regioncentre.com






mardi 2 juillet 2013

Pendant 3 ou 4 mois, selon la taille de l'entreprise, l'employeur peut être désormais exonéré du paiement de la cotisation patronale d'assurance chômage.

La convention d'assurance chômage du 6 mai 2011 a été actualisée afin de mettre en place, à compter du 1er juillet 2013, un dispositif d'exonération temporaire de la contribution d'assurance chômage. Elle s'applique en cas d'embauche en contrat à durée indéterminée (CDI) d'un jeune de moins de 26 ans, dès lors que son contrat de travail se poursuit après la période d'essai.

Tous les employeurs relevant du régime général peuvent bénéficier de cette exonération, à l'exception des employeurs d'intermittents du spectacle et des entreprises de travail temporaire.

Cette réforme, qui retranscrit certaines dispositions de l'Accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013, prévoit que pour toute embauche effective à compter du 1er juillet 2013, l'employeur est exonéré de cette contribution pendant :


  • 3 mois, dans les entreprises de 50 salariés et plus ;
  • 4 mois, dans les entreprises de moins de 50 salariés.

Cette exonération s'applique aux contrats de travail - qui s'exécutent en France métropolitaine, dans les DOM (sauf Mayotte) et dans les collectivités d'outre-mer de Saint-Pierre et Miquelon, Saint-Barthélemy et Saint-Martin, précise l'Urssaf.

L'exonération concerne les contrats dont le 1er jour d'exécution intervient à compter du 1er juillet 2013 et ce, quelle que soit la date de conclusion du contrat. Seule la cotisation salariale de 2,40% est due.

L'employeur doit en effectuer la demande le 1er jour du mois civil suivant la période d'essai. La condition d'âge s'apprécie à la date de prise d'effet du contrat de travail, précise l'Unédic.

Le bénéfice de l'exonération doit être indiqué sur la déclaration Urssaf avec le code CTP 343. Pour les groupements d'employeurs relevant de la MSA on ne connait pas encore la procédure à suivre et il est conseillé d'écrire à sa caisse en RAR pour demander l'application de ce texte.

5.000 euros d'aide pour l'emploi d'un jeune de moins de 30 ans



Qu'est-ce-que les emplois francs ?

Il s'agit d'un dispositif d'aide forfaitaire accordé à l'embauche pour les entreprises du secteur marchand recrutant en contrat à durée indéterminée (CDI) et à temps complet un jeune en recherche d'emploi résidant dans les zones urbaines sensibles (ZUS) de certaines communes et rencontrant des difficultés particulières d'accès à l'emploi.

La carte des ZUS

Pour être éligible, l'embauche doit concerner un jeune qui, cumulativement :


  • est, à la date de l'embauche, âgé de moins de 30 ans,
  • réside depuis au moins 6 mois consécutifs dans une ZUS (zone urbaine sensible),
  • justifie d'une durée de 12 mois minimum de recherche d'emploi au cours des 18 derniers mois.
  • Le jeune peut être ou non titulaire d'un diplôme de l'enseignement secondaire ou supérieur.


L'octroi et le maintien de l'aide sont subordonnés en outre aux conditions exposées ci-dessous.


Quelles sont les communes de résidence concernées ?

Seules quelques communes de résidence du jeune, touchées par un fort taux de chômage des jeunes, sont concernées par l'expérimentation d'emplois francs. Selon un arrêté du 26 juin 2013, pour être éligible, le jeune doit habiter depuis au moins 6 mois dans l'une des 30 communes suivantes :

Amiens,
Clichy-sous-Bois,
Montfermeil,
Fort-de-France,
Le Lamentin,
Grenoble,
Echirolles,
Fontaine,
Saint-Martin-d'Hères,
Saint-Martin-le-Vinoux,
Lille,
Croix,
Haubourdin,
Hem,
Loos,
Mons-en-Baroeul,
Roubaix,
Seclin,
Tourcoing,
Wattrelos,
Marseille,
La Ciotat,
Perpignan,
Saint-Quentin,
Sarcelles,
Garges-lès-Gonesse,
Gonesse,
Villiers-le-Bel,
Toulouse,
Cugnaux.


Quels sont les employeurs concernés ?
Il s'agit des entreprises du secteur marchand visées à l'article L5134-66 du Code du travail (donc les GE et les GEIQ). L'octroi de l'aide est subordonné au respect par l'employeur des conditions suivantes :


  • l'employeur est à jour de ses obligations déclaratives et de paiement à l'égard des organismes de recouvrement des cotisations et des contributions de sécurité sociale ou d'assurance chômage ou a souscrit et respecte un plan d'apurement des cotisations restant dues ;
  • il n'a pas procédé, dans les 6 mois qui précèdent l'embauche, à un licenciement pour motif économique sur le poste pourvu par le recrutement ;
  • le titulaire du contrat n'a pas appartenu à l'effectif de l'entreprise au cours des 6 derniers mois précédant la date d'embauche ;
  • l'employeur ne bénéficie pas, pour l'emploi du même salarié, d'une autre aide de l'Etat à l'insertion, à l'accès ou au retour à l'emploi, à l'exception des aides liées aux contrats de professionnalisation.


Quel est le montant de l'aide de l'Etat ?
L'aide de l'Etat s'élève à 5.000 euros et fait l'objet de deux versements d'un montant de 2.500 euros chacun.

Un arrêté du 26 juin 2013 précise que pour le premier versement de l'aide, la déclaration d'actualisation doit être renvoyée par l'employeur à Pôle emploi, accompagnée du dernier bulletin de salaire, dans le mois qui suit la fin de la période d'essai ou, si la notification d'attribution de l'aide est postérieure à la fin de la période d'essai, dans le mois qui suit la réception de cette notification.

Pour le second versement de l'aide, une nouvelle déclaration d'actualisation doit être renvoyée par l'employeur à Pôle emploi, accompagnée du dernier bulletin de salaire, dans le mois qui suit la fin du 10ème mois d'exécution du contrat de travail.

Attention, le bénéfice de l'aide est subordonné au maintien du jeune dans les effectifs de l'entreprise dans les 2 ans suivant le premier jour d'exécution du contrat de travail.
Le licenciement du jeune pour un motif autre que la faute grave ou lourde ou l'inaptitude, entraîne l'interruption du versement de l'aide et l'obligation pour l'employeur de rembourser les montants déjà perçus. Le licenciement du jeune pour faute grave ou lourde ou pour inaptitude, ou le départ du jeune pour tout autre motif, entraîne l'interruption du versement de l'aide.


Comment effectuer la demande d'aide financière ?
La demande s'effectue, soit préalablement à la conclusion du contrat de travail, soit dans le délai d'un mois suivant le premier jour d'exécution du contrat de travail du jeune, au moyen d'un formulaire Pôle emploi (imprimable depuis le fac-similé de cet arrêté) qu'il convient d'adresser rempli à Pôle emploi services - TSA 43836 - 92891 Nanterre Cedex 9