La CGT de la plateforme logiste d'Easydis Cholet dénonce le portage salarial du groupe de groupement d'employeurs GEL -D2L, pour empêche le recours à l'embauche directe.
Easydis est la filiale logistique du groupe Casino dédiée à l’entreposage des marchandises, à la préparation de commande et à la livraison des magasins de la plupart des enseignes du groupe. Elle compte un effectif de 3600 salariés.
Pour rappel, le groupe de groupements d'employeurs GEL - D2L, spécialisé dans la logistique, annonce environ 700 salariés en portage répartis sur 22 groupements à travers toute la France.
Une situation qui amène des organisations syndicales à remettre en question la Loi Cherpion qui a été votée par la précédente majorité sans qu'un accord national paritaire n'ait pu être préalablement trouvé sur les groupements d'employeurs.
Une question qui reviendra tôt ou tard sur la table des négociations nationales ....
Ci-après extraits du trac diffusé par la CGT le 19 avril dernier et qui témoigne de cette situation:
LE GROUPEMENT D’EMPLOYEURS
LOGISTIQUE : UN OUTIL A L’ENCONTRE DES
EMBAUCHES
Ce n’est un secret pour personne, les autorisations d’embauches au niveau
d’Easydis sont bloquées et personne ne peut faire l’impasse sur le sous effectif
permanent, vécu au quotidien dans notre établissement.
C’est probablement pour cette raison que la direction a fait entrer sur notre
site le Groupement d’Employeurs Logistique (GEL).
Cela concerne 4 salariés à Easydis Cholet.
Objet des Groupements d’Employeurs (GE) :
La loi du 25 juillet 1985 a permis le regroupement de petites entreprises en
vue de favoriser l’embauche. Ces GE se donnent pour objet de mettre à disposition
de leurs adhérents une main d’œuvre dont le groupement reste l’employeur, dans le
cadre d’opérations à but non lucratif.
Tel est au départ la définition du GE.
Depuis 1985, plusieurs lois ont assoupli et allégé les procédures de
constitution des GE et ce, à chaque fois, dans un souci de répondre favorablement
aux attentes des patrons réclamant un droit d’accès plus facile.
Ce fut le cas de la loi du 28 juillet 2011 qui a supprimé toute condition
d’effectif. Avant cette loi, l’adhésion d’une entreprise de plus de 300 salariés (c’est
le cas d’Easydis) à un GE était subordonnée à la conclusion d’un accord collectif de
travail ou d’un accord d’établissement définissant les garanties accordées aux
salariés du groupement. Cette condition a été retirée par abrogation.
Aujourd’hui, une simple information aux instances représentatives du
personnel suffit.
En clair, le gouvernement de l’époque a répondu favorablement aux
« revendications » du MEDEF sur la question du GE. C’est un véritable détournement
de la loi de juillet 1985.
Il va s’en dire qu’avec une telle loi, les directions des grandes entreprises
s’en donnent à cœur joie. C’est le cas, bien évidemment, de Casino qui ne rate
pas une occasion pour utiliser tous les outils qui lui permet de baisser sa masse
salariale au sein de ces différents établissements.
Cela est d’autant plus vrai dans une situation où l’embauche à statut Easydis
est bloquée....
....Pour la CGT, l’appel au GEL va à l’encontre des embauches.
Après l’intérim, les contrats de professionnalisation,…, la direction a fait un
nouveau pas dans la précarité avec l’utilisation de salariés dépendant du GEL.
Cela est d’autant plus regrettable que la situation des salariés mis à disposition
dans le GEL est difficile.
L’objectif du groupement est de « satisfaire les besoins en main d’œuvre
d’entreprises qui ne pourraient pas employer seule un salarié à temps plein ».
Or, sur le site d’Easydis Cholet, nous avons 4 salariés du GEL qui travaillent
à temps plein et exclusivement pour Easydis Cholet tout au long de l’année.
Pour conclure, l’adhésion au GEL n’est qu’une forme détournée de recourir à
des ressources sous-payées pour couvrir les besoins de salariés à statut Easydis.
La CGT continue, plus que jamais, à revendiquer de véritables
embauches à statut Easydis.
Cholet, le 19 Avril 2013